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Le travail de l’os, du bois de cerf et de la corne à l’époque romaine : un artisanat en marge ? Actes de la table ronde instrumentum, Chauvigny (Vienne, F), 8-9 décembre 2005 sous la direction de Isabelle Bertrand co-édition monique mergoil montagnac Association des Publications Chauvinoises 2008 In : I. Bertrand (dir.), Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? (Monographies Instrumentum 34), Montagnac 2008, p. 1-2 SOMMAIRE INTRODUCTION Le travail de l’os et du bois de cerf à l’époque romaine : bilan et perspectives de la recherche sur un artisanat “mineur” Isabelle BERTRAND – p. 3-13 Technologie des matières dures d’origine animale à l’Âge du Fer en Europe celtique Delphine MINNI – p. 15-23 Une grille d’analyse pour décrire et comparer des ateliers de tabletiers ? Michel FEUGÈRE, Vianney FOREST, Philippe PRÉVOT – p. 25-33 Le travail de l’os dans l’antique Samarobriva (Amiens, F) : première approche Annick THUET – p. 35-45 L’artisanat de l’os dans la ville-sanctuaire gallo-romaine du Vieil-Évreux (Eure). État des connaissances Laurent GUYARD – p. 47-53 avec la collaboration de S. Bertaudière, S. Zeller, C. Fontaine, J.-P. Goupy Le travail de l’os à Rennes (Ille-et-Vilaine) à travers un canif à manche sculpté trouvé 3-5 rue de Saint-Malo Françoise LABAUNE – p. 55-63 avec la collaboration de G. Le Cloirec Un atelier de travail de l'os à Chartres au IIIe s. ap. J.-C. Dominique CANNY, Jean-Hervé YVINEC – p. 65-84 avec la collaboration de D. Labarre, M. Aubrun Une fabrication de colle d'os dans le quartier de La Grande Boissière à Jublains (Mayenne) ? Vianney FOREST – p. 85-100 Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) : lieux de production et objets finis. Un état des données Isabelle BERTRAND – p. 101-144 1 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? Os, bois de cerf et ivoire à Rom (Deux-Sèvres). Quelques éléments de réflexion sur l'approvisionnement en matière première et la distribution des objets dans l'agglomération Isabelle RODET-BELARBI, Nadine DIEUDONNÉ-GLAD – p. 145-163 Un artisanat de l’Antiquité tardive dans le théâtre de l’agglomération antique de Drevant (Cher). La production de fusaïoles et autres objets en bois de cerf et os Christian CRIBELLIER, Isabelle BERTRAND – p. 165-185 Peignes et étuis en os et bois de cerf du théâtre de Drevant (Cher) Isabelle BERTRAND – p. 187-193 État des connaissances sur la production de l’os à Orange (Vaucluse, F). Étude et comparaison des ateliers du travail de l’os Philippe PRÉVOT – p. 195-229 Les matières dures animales (os, bois de cerf et ivoire) dans la vallée de l’Hérault : production et consommation Michel FEUGÈRE, Philippe PRÉVOT – p. 231-268 La collection de tabletterie du Musée romain de Nyon (CH) Caroline ANDERES – p. 269-274 Travail et décor des médaillons en bois de cerf. Analyse et essai typologique Émilie ALONSO – p. 275-281 Différences et identités de la vie quotidienne dans les provinces romaines : l’exemple de la tabletterie Sabine DESCHLER-ERB, Kordula GOSTENČNIK – p. 283-309 Letti funerari in osso di età romana: aspetti della produzione e diffusione alla luce di alcuni rinvenimenti in Lombardia. Presentazione preliminare di un letto da Cerveteri (Roma) Chiara BIANCHI – p. 311-334 L’artisanat du bois de cerf à Iuvavum/Salzbourg, Autriche. Les manches de couteau Felix LANG – p. 335-342 2 In : I. Bertrand (dir.), Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? (Monographies Instrumentum 34), Montagnac 2008, p. 101-144 Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) : lieux de production et objets finis. Un état des données Isabelle BERTRAND La ville antique de Lemonum est installée sur un promontoire formé par les vallées de la Boivre et du Clain. Elle se situe au cœur d’une région de transition entre l’ouest et le centre des Gaules, le bassin de Lutèce et l’Aquitaine ; délimitée au nord par la Loire et à l’est par la Gartempe, elle est traversée par des axes routiers majeurs reliant Tours (Caesarodunum) à Bordeaux (Burdigala) et Nantes (Portus Namnetus) à Bourges (Avaricum). Dès l’époque augustéenne, un réseau de voies se met en place suivant un plan orthonormé et des monuments publics viennent se caler sur les axes principaux : amphithéâtre, thermes ... et forum dont la localisation – place Charles-de-Gaulle ? – reste à confirmer. À partir du Ier s., des quartiers d’habitations et des boutiques se développent. Le quartier monumental sur le haut du plateau est abandonné au IVe s. ; un rempart enserrant une quarantaine d’hectares est construit au plus tard à la fin du IIIe s. ou pendant le premier quart du IVe s. (Hiernard, Simon-Hiernard 1991, 117). Des nécropoles sont connues aux abords de la ville : au nord-ouest, quartier de La Roche-La Chauvinerie, au nord à l’emplacement de l’Hôpital-desChamps, au sud, quartier de Blossac-Saint-Hilaire et à l’est, au lieu-dit les Dunes (Simon- Hiernard 2000, 23, fig. 4). (1) jour, aucun travail sur la faune provenant de la ville n'a été effectué, ni même amorcé ; ce qui nous prive de certaines informations relatives à la matière première. Par conséquent, cette étude ne saurait prétendre proposer une synthèse mais plutôt établir un état des lieux, qui servira, il faut l'espérer, de point d'appui à une approche future plus complète. L’examen des objets finis – 264 au total – découverts en contexte, sur des sites de production ou non, permet de compléter les connaissances sur les produits ayant été diffusés dans la ville (2). La cartographie des données relatives au travail de l’os tient également compte des autres artisanats identifiés sur les sites concernés ; ce afin de mieux appréhender, dans la limite des informations fournies, la situation et la corrélation des différentes activités de production dans la capitale pictonne. Présentation des sites de Lemonum, ayant livré des témoignages du travail de l’os et du bois de cerf À l’angle des rues Henri-Oudin et Paul-Guillon (le “Berry”, fouille 1977) (fig. 1, n° 1) Les rares écrits publiés sur ce site en proposent une description relativement succincte : “une série de cinq boutiques et ateliers s'ouvrant sur une voie antique située sous la rue Henri-Oudin. L'atelier d'un bronzier contenait encore creusets et outils, tandis qu'une autre boutique livra en abondance des petits objets en os” À Lemonum, la pratique d’une activité artisanale à partir des matières dures animales (os et bois de cervidé) est perceptible à travers l'examen des mobiliers venant de quelques sites, auxquels s'ajoutent les collections du Musée Sainte-Croix de Poitiers (Bertrand 1991a). À ce (1) Musées de Chauvigny ; chercheur associé à l’UMR 5140 CNRS Lattes, équipe “Techniques, Productions et Consommations”. (2) Inventaire des objets : Annexe 3. Le mobilier autre que celui conservé par les Musées de Poitiers se trouve au dépôt régional de l’archéologie à Poitiers, sous la responsabilité du Service régional de l’Archéologie ; nous remercions le conservateur J.-F. Baratin, et ses prédécesseurs, de nous avoir autorisé à le consulter. Les objets indéterminés (essentiellement des corps d’épingles ou d’aiguilles) représentent 5 % des objets finis. Les dessins et les clichés sont de l’auteur, sauf indication contraire. 101 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? Fig. 1 – Lemonum (Poitiers) : localisation des sites ayant livré des indices de travail de l’os/bois de cerf et/ou des objets finis. (Nicolini 1979, 401). Ces quelques lignes évoquent clairement la proximité des artisanats, mais laissent à penser qu'ils étaient installés dans deux espaces distincts. Une occupation du site du début du Ier au milieu du IIe s. a été observée (3). de documentation liée à l’opération de fouilles (Cat. Poitiers 1978, 25, n° 201). Les déchets proprement dits Ils se présentent sous la forme de portions prélevées dans des os longs (diaphyse), plus ou moins épannelées, avec des extrémités parfois en biseau (fig. 2) ; certains prennent l’aspect de baguettes facettées (fig. 3a et b). La longueur moyenne des premières est de 70,5 mm, celle des secondes est de 48 mm. Ces rejets s’apparentent à ceux déterminés à Limoges (HauteVienne) (Vallet 2000, 199, fig. 7 : type 3). Un lot d’objets en os (épingles, aiguilles, jeton, éléments de charnières, cuillères (cochlear) et cuillèresondes) ainsi que des déchets correspondant à différents stades de la préparation de la matrière ont pu être étudiés ; quelques restes osseux récoltés sur le site – sans autre précision – ont également été examinés (voir Annexe 1). Ce mobilier est malheureusement dépourvu de contexte stratigraphique et les rares indications conservées ne sont pas utilisables aujourd’hui, faute Le mobilier examiné ne contenait ni épiphyse ni portion de diaphyse sciée. (3) Une petite partie du mobilier en alliage cuivreux et en os a été examinée. Déchets et ébauches ne sont pas accompagnés d’indications de provenance, aussi il est impossible de connaître leurs répartitions par rapport aux vestiges. 102 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) a Fig. 2 – Déchets de travail de l’os : rue Oudin. Fig. 3a et b – Os épannelés et baguettes : rue Oudin. b 6 3 4 5 1 2 3 cm 0 7 8 Onze ébauches de cuillère à cuilleron circulaire, de type cochlear, sont identifiables. Pour certaines, il s’agit de cuillerons préparés dans une portion d’os long (deux conservent la trace de la dépression longitudinale naturelle de l’os) par enlèvements de matière formant des facettes marquées sur l’arrière bombé de la pièce Les déchets / ébauches Certains éléments osseux ont subi une mise en forme suffisamment avancée pour reconnaître l’objet final souhaité (Ibid., type 5 : ébauches de matrice de divers objets). 103 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? (fig. 4a, n° 1-3). Sur d’autres le contour du cuilleron a été façonné, il est hexagonal ou arrondi (fig. 4b, n° 1-4). Dans les deux cas, la face destinée a été creusée au tour, est plane. soit au niveau du raccord avec le cuilleron ou plus bas. Certains déchets sont des cuillères brisées dans le sens de la longueur dont le manche est partiellement conservé (fig. 4c). Les ébauches de cuilleron en forme d’hexagone présentent des dimensions proches – leur largeur est en moyenne de 27 mm – ; celle des deux cuillères finies – 26,7 et 25,5 mm – sont également voisines. Au moins deux ébauches de cuilleron allongé, semblable à celui des cuillères-sondes (Bertrand 2003a) ou de certaines spatules (Béal 1983, 241) terminées par une extrémité oblongue, ont été également reconnues (fig. 4c). Pour faire le manche, l’os a été épannelé (fig. 4b, n° 3) ; sur les déchets conservés, cette partie s’est cassée a b 1 2 1 2 3 c 3 4 d 2 1 2 3 1 0 4 5 cm Fig. 4a, b, c et d – Ébauches de cochlearia et de spatules (ligulae) : rue Oudin. 3 104 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) Enfin, de longues baguettes de faible diamètre (< 6 mm environ), grossièrement façonnées, constituent vraisemblablement une étape dans la fabrication d’aiguilles ou d’épingles (fig. 3b). Elles sont comparables à celles découvertes à Limoges (Vallet 2000, 209210) ou Winchester (G.-B.) (Crummy 2001, 98-99). stries irrégulières, plus ou moins circulaires. Des cuillers de Chartres (Eure) (voir Canny, Yvinec infra, p. 65), Lyon (Rhône) (Béal 1983, n° 789, pl. XLIV), Augst (Suisse) (Deschler-Erb 1998, n° 229, pl. 12) et du Magdalensberg (Autriche) (Gostenčnik 2005a, pl. 16, 2) notamment, conservent des tétons centraux caractéristiques d’une finition au tour. La torsade grossière et les moulures du corps de la cuillère-sonde n’ont pas non plus été réalisée au tour. Des produits finis Sur les trois cochlearia venant du site, un exemplaire présente un cuilleron dont la partie bombée est très mince, presque translucide, et le sommet aplati avec une bordure en biseau : il s’agit d’un objet dont la finition est de qualité moyenne. Les deux exemplaires les mieux conservés ont l’extrémité du manche brisée (fig. 5, n° 1 et 2) : sont-ce des objets cassés pendant la phase finale de leur fabrication ou bien après usage ? La production de cuillères est indiquée notamment à Chartres (Eure-et-Loir) – avec des éléments fort comparables illustrant le processus de fabrication (Canny, Yvinec, op. cit.) – cette production est également attestée à Alésia (Côte-d’Or) (Grapin 2005, 118, fig. ), au Mans (Sarthe) (Deschamps, Vaginay 1990, 55-56), à Sainte-Colombe-les-Vienne (Vassy, Müller 1922, pl. IV) et à Winchester (G.-B.) (Crummy 2001, 98-99, fig. 2 : Ier-IIe s.), pour ne citer que ces exemples. Une cuillère-sonde, dont le cuilleron allongé est brisé, est dotée d’un manche au motif torsadé (fig. 5, n° 3) : peu d’objets – hormis celui d’Alésia (Le Cycle de la Matière 1978, 24, pl. III, n° 5) – se rapprochent de cet instrument dont les versions en alliages cuivreux sont bien attestées. Trois éléments de charnières d’un diamètre de 36 à 36,8 mm et dotés d’une perforation latérale sont associés à la même pièce (“salle 1”). Les éléments examinés rue Oudin ne présentent pas de traces manifeste d’utilisation du tour ; l’intérieur des cuillerons de deux cochlearia finis présente des Les aiguilles et les épingles (fig. 6, n° 1-6) – dont l’usage pour certaines est peut-être à revoir (cf. Objets finis en os et bois de cerf ..., p. 112) – le jeton 1 0 3 cm 3 2 Fig. 5 – Cuillères et cuillère-sonde : rue Oudin. 105 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? et le pion de jeu correspondent à des formes ordinaires (fig. 6, n° 8-9). S’y ajoute un ustensile à pointe fine – stylet ? (fig. 6, n° 7). Ces derniers éléments ne peuvent être considérés avec certitude comme des productions de l’atelier. Maison des Sciences et Techniques (actuel Espace Mendès-France), à l’emplacement de l’ancien Évêché (fouille 1984-1986) (fig. 1, n° 2) (4) Le site est occupé de la fin du Ier s. au début du IVe s. par un quartier avec maisons (A et B) et ateliers/boutiques. À la fin du IVe s. et au début du Ve s., des bâtiments de construction peu soignée avec foyers sont installés sur les constructions anciennes (maisons A’ et B’) ; le quartier est ensuite occupé au cours du haut Moyen Âge et au Moyen Âge (Le Masne 1987) (fig. 7). 1 5 3 2 0 4 6 3 cm Fig. 6 – Aiguilles, épingles, stylet (?), pion et jeton : rue Oudin. 7 8 9 La maison A est dotée d’une cour centrale bordée à l'ouest par une ou plusieurs pièces à “vocation plutôt utilitaire que résidentielle” [ateliers/boutiques ?] ouvrant sur la rue (Ibid., 156). Entre la fin du IIe s. et le milieu du IIIe s., le bassin de cette cour centrale est abandonné et comblé par de la céramique et “des rognons de pierre calcaire percés d'un ou deux trous qui pourraient avoir servi de poids de tisserands, des poids en terre cuite, un creuset de bronzier et de très nombreux fragments osseux portant des traces de débitage ou de sciage”. D'après N. Le Masne, “le nombre de métapodes et d'épiphyses de bovidés, le débitage en esquilles peuvent faire penser à des déchets de tabletterie. […] aucun raté de fabrication ne nous renseigne sur la nature d'une éventuelle production” (Ibid., 157-158). Le travail de l’os apparaîtrait donc à cet endroit, au plus tard vers la fin du IIe s. ap. J.-C., antérieurement ou en même temps que le comblement d’un bassin (maison A) composé d’abondants restes osseux animaux ; il est vraisemblablement contemporain à cette époque, d’une activité métallurgique – un creuset était conservé dans l’US 54004 au fond de la structure. Fig. 7 – Plan schématique du quartier de l’ancien Évêché (Maison des Sciences et Techniques 19841986) (d’après Le Masne 1987 ; Boissavit-Camus 2001). (4) Nous remercions Mme Brigitte Boissavit-Camus qui nous a aimablement fourni des informations relatives à la stratigraphie ainsi que des éléments d’interprétation du site issus de sa thèse (Boissavit-Camus 2001). 106 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) L’examen de la faune issue des différents niveaux de comblement du bassin montre nettement que ces restes sont ceux d’une activité de boucherie (Annexe 2). Aucun déchet “de tabletterie” tel que l’affirme N. Le Masne n’a été identifié ; cependant, un prélèvement des os longs (métapodes) semble avoir été effectué d’après les ossements conservés. Deux éléments de charnière sont issus du niveau de comblement le plus ancien de ce bassin (US 54015). Du milieu du IVe s. au début du Ve s., la maison A est réoccupée par une autre habitation de moindre ampleur (maison A’) (Boissavit-Camus 2001, 123-124) d’où viennent également quelques éléments de tradition romaine (fig. 9). Les niveaux de destruction de la maison A (début du IVe s. ap. J.-C.) ont livré quelques objets finis (épingle, élément de charnière), un médaillon en bois de cerf (fig. 8, n° 6) et une probable ébauche de dé à jouer (fig. 8, n° 3). L’espace est restructuré, les pièces commerçantes en façade sont supprimées et un gros foyer est installé le long du mur sud (Ibid., 164, fig. 20). 2 1 Une seconde maison (B) au cours de son deuxième état (IIe s.) est flanquée, à l'ouest, de deux pièces identifiées comme des ateliers ; ces derniers sont réaménagés à la fin du IIe s. et au IIIe s. ; des déchets en relation avec le travail du fer ont été signalés : “d'innombrables petits morceaux de fer, des fragments d'outils, de coins et clous divers traînent sur la terre battue” (Ibid., 161). 5 À la fin du IIIe s., l'atelier est agrandi au détriment des parties habitées (Le Masne 1987, 163) et plusieurs foyers sont aménagés à même le sol ou maçonnés. Au début du IVe s., quatre autres foyers sont installés contre le mur nord, desservis par une rigole ; l’un d’eux se présente comme une cheminée avec un fond en tegulae entouré de moellons, bordé d’une aire d’argile jaune (Ibid., 164). Cet espace est supposé être “toujours (…) l’atelier du forgeron”, malgré l’absence d’outil et de déchet (Ibid.). 4 0 3 cm Fig. 9 – Épingles à cheveux issues des niveaux de réoccupation de la maison A (mi-IVe s. - début Ve s. ; maison A’) : quartier de l’ancien Évêché (M.S.T.). 3 2 0 3 3 cm 1 Les dernières occupations de cette maison (à partir de la fin du IIIe s. jusqu’au début du IVe s.) ont livré quelques indices de travail de la matière osseuse : des déchets (épiphyse de bœuf sciée, plaque avec traces d’outils) et des objets finis (épingles à cheveux) (fig. 10). Ils semblaient concentrés entre le foyer dallé au nord de la pièce et d’autres structures similaires plus au sud (fig. 7). 6 Fig. 8 – Objets issus des niveaux de destruction de la maison A (début IVe s. ap. J.-C.) : éléments de charnière, médaillon en bois de cerf, épingle et ébauche de dé à jouer ( ?) : quartier de l’ancien Évêché (M.S.T.). 107 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? 1 1 0 3 cm 2 0 2 Fig. 11 – Rebuts de fabrication de peignes issus des niveaux du haut Moyen Âge : quartier de l’ancien Évêché (M.S.T.). Enfin, dans les niveaux du haut Moyen Âge situés à l’ouest (z1 s1) et à l’est de l’ancienne voie antique orientée nord-est / sud-ouest (z1 s7 et z1 s1) – à l’emplacement du bâtiment 1 (Boissavit-Camus 2002, fig. 169) –, se trouvaient des fragments de peignes à double denture qui laissent présumer une fabrication sur place (fig. 11). 7 Dans les niveaux du Moyen Âge, des objets témoignent encore d’un artisanat lié à la matière dure animale, notamment un morceau de bois de cerf en cours de tournage (5). 3 6 4 Îlot des Cordeliers (fouilles 1998) (fig. 1, n° 3) (6) 5 0 3 cm Au sein du vaste quartier à vocation artisanale et commerciale mis au jour à cet endroit de la ville, deux ensembles nous intéressent : deux ateliers-boutiques (P211 et P212) de 24 m2 environ, situés en bordure d’une voie, au sein desquels co-existaient travail des 3 cm Fig. 10 – Déchets et objets issus des dernières occupations de la maison B (fin du IIIe s. - début IVe s.) : quartier de l’ancien Évêché (M.S.T.). (5) En 2005, au 1 rue Jean-Jaurès et 42 rue Saint-Simplicien (“Les Hospitalières”), la fouille dirigée par Frédéric Gerber (Inrap) a mis au jour les vestiges d’occupations allant de la fin de la période antique au XVIIIe s. Les niveaux des IVe-Ve s. ont livré des indices de travail de l’os et de bois de cerf (rebuts de métapodes, baguettes, plaquettes) ; des traces de cet artisanat perdurent jusque dans les contextes du début du Moyen Âge (informations Christian Vallet (Inrap) que nous remercions). (6) Le site des Cordeliers, fouillé en 1998, est en cours de publication ; nous nous référons au D.F.S. (Jouquand et al. 2000) et à quelques observations faites à l'occasion de manifestations publiques (exposition et conférence). 108 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) métaux (alliages cuivreux, fer et or (7)) et travail de la matière osseuse. Ils correspondent à la période 4 de l’occupation du site allant de la fin du IIe s. au troisième quart du IIIe s. Ces données semblent illustrer une imbrication étroite entre les artisanats du métal et celui des matières osseuses, lesquels fonctionnent à une même époque et dans un espace commun. Pour l’atelier P211, le sol de l’atelier a livré des “épingles, aiguilles, jeton, fragments sciés” (Jouquand et al. 2000, 120, fig. 71), tandis qu’un niveau d’abandon et de destruction contenait des “objets et des ébauches” (Ibid.). L’étude de ces ateliers – qui est à paraître – devrait nous éclairer sur leurs productions ; l’atelier P212 aurait fabriqué des manches de canifs tronconiques (fig. 21, n° 2, p. 117) ; la réalisation de manches figurant une scène de course avec un chien, sujet bien connu sur les canifs gallo-romains, est également confirmée (9). Déjà, au cours de la première moitié du IIe s., le travail de l’os était présent en marge d’une activité de fonderie des alliages cuivreux ; “quelques fragments d’os sciés” ayant été découverts “accessoirement” parmi les déchets (Ibid., 102, note 39). Rue de la Marne, ancienne gendarmerie (1985-1986) (fig. 1, n° 4) Une structure artisanale comprenant trois pièces a été mise au jour ; deux des salles sont dotées de petits bassins (1,50 à 1,70 m de long), recouvert d’enduit blanc teinté de rouge en surface, interprétés comme bassins de teinturerie (Papinot 1989a). L’utilisation du bâtiment serait limitée au Ier s. ; des réoccupations “ponctuelles” du site ont été cependant observées (Ibid.) – des monnaies du IIIe s. ont été trouvées dans certains niveaux (Mornais 1986). Ainsi, le travail de la matière osseuse est donc lié à celui des alliages cuivreux, pendant les deux états de cet espace ; au cours de la première période, peut-être l’était-il de façon plus anecdotique. Dans l’atelier P212, attribué à un “forgeronbricoleur”, divers vestiges artisanaux recouvraient le sol : battitures, fragments de moules, fragments de creusets et déchets osseux (Ibid., 121, fig. 97). L’un des amas (US 2752) en bordure d’un mur, contenait “des bois de cervidé, des objets en os et en bronze” (Ibid., 123), ce qui atteste le travail de deux matières animales ; une aire de martelage du fer contenait également “quelques déchets de bronze et d’os”. Le sol environnant une structure en creux implantée dans la surface de l’aire de travail, renfermait, outre des objets à plat (fer, bronze), “150 fragments d’os dont 4 travaillés” (Ibid., 123-124, d’après la figure 103 : il s’agit notamment de bois de cerf) (8). Les rebuts de travail de la matière osseuse sont des portions d’os de section ovalaire (US 13006) ; une baguette épannelée avec extrémité en pointe (US 13059), Les archéologues ont constaté la partition de la pièce en deux zones : dans la moitié occidentale, ont été travaillés simultanément fer, bronze et os, d’après le mélange “des objets et des chutes, des ébauches, des moules et des creusets” ; dans la partie orientale, il a été découvert un amas de matière première : “un tas de bois de cervidés” (Ibid.). 1 2 3 5 4 8 7 6 0 9 (7) Pour l’atelier P211 (Jouquand et al. 2000, 120). (8) La figure 103 (p. 124) montre en effet des portions et des pointes de bois de cerf sciées ainsi que deux bases de merrain. (9) Information recueillie d’après une exposition présentée à Poitiers, juin 2003 ; d’autres manches de couteaux (tronconiques et zoomorphes) ont été trouvés sur le site (identification I. Bertrand, 09/1998). Voir publication à paraître sous la direction d’A.-M. Jouquand. 0 3 cm Fig. 12 – Déchets et objets : rue de la Marne. 109 3 cm Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? une portion de diaphyse et deux portions d’os long épannelées sont issues d’un niveau ayant livré des monnaies du IIIe s. (US 13023). Un petit dé fendu a été abandonné pendant la réalisation de son chiffrage : ce dernier est complet sur la face 6, inachevé sur la face 5 et absent sur les autres (fig. 12, n° 8). Ces objets viennent du même secteur du site (zone 1, secteur 3) ; un déchet en forme de parallélépipède lisse (US 15004) vient, quant à lui, d’un secteur voisin (fig. 12, n° 6). Emplacement du parking du Calvaire (fouilles 1995) (fig. 1, n° 5) Un quartier résidentiel a été mis au jour sur 2 000 m2 environ (Robin et al. 1998). Une série de bâtiments en matériau périssable ont précédé les domus qui sont construites au cours de l’époque flavienne ; il s’agit de maisons, à cour centrale avec galerie, organisées perpendiculairement aux rues. Une maison est reconstruite suite à un incendie aux IIe-IIIe s. Un grand bâtiment chauffé est édifié au IIIe s. à l’est du quartier, tandis que la chaussée est réduite et les façades des maisons situées à l’ouest sont reprises. Les habitations subissent un incendie au cours du IVe s., mais certaines pièces demeurent occupées. Ces vestiges sont vraisemblablement à mettre en relation avec les occupations postérieures au Ier s. observées par les archéologues ; la fabrication de dés à jouer est attestée par l’objet inachevé et peut-être les petites portions d’os de section quadrangulaire (fig. 12). Les indices d’un travail de l’os animal sont fournis par des déchets résultant du traitement de la partie centrale d’os longs (fig. 13) : portions de diaphyse sciées aux deux extrémités (US 1248 et 1349 : IIIeIVe s.), diaphyse facettée avec reprises de découpes (US 1509, rebut de type 2 d’après Vallet 2000), portion de diaphyse à facettes – ébauche d’un élément de charnière ? (US 1518 : IIe s.) – et portion transversale d’un os long avec traces de tournage sur une face et de sciage sur l’autre (US 1019). S’y ajoutent deux ébauches sous forme de baguettes de section quadrangulaire avec stries de façonnage (US 1483) (fig. 13, n° 1). Un autre indice de travail est un os long portant cinq traces de découpes de forme circulaire (quatre se chevauchant, une autre séparée) (diamètre de 14 mm) correspondant à des prélèvements de matière (US 16001) effectués sur une épaisseur de 3 mm sur une face et sur 6,5 mm sur l’autre. Ce déchet pourrait être rapproché de ceux liés à la fabrication de jetons provenant du Clos de la Lombarde à Narbonne et sur lesquels une découpe sur les deux faces a été également observée (RodetBelarbi 2004, 225, fig. 234 i). Cependant, des déchets de formes similaires viennent de contextes médiévaux à King’s Lynn et à Londres (G.-B.) (Mac Gregor 1985, 101, fig. 58 a-e) (10). Dans ces conditions, cet élément serait un indice de la perduration du travail de l’os après l’époque romaine. Ces déchets sont répartis de façon aléatoire dans des niveaux allant du milieu du Ier s. à une époque postérieure au IVe s. (US 1483), et sont présents notamment dans les niveaux de recharge de la voie (1509 (12) et 1349) qui traverse le quartier ; ils apparaissent également dans un niveau médiéval avec d’autres mobiliers romains résiduels (US 1019). Une fouille plus récente (2001-2002) et de grande ampleur au même endroit n’a pas fourni de rejets de travail de l’os mais quelques objets finis : deux jetons de type Béal A XXXIII,1 (fig. 32, n° 2, p. 124), un stylet à écrire (fig. 17, n° 1), un couteau à manche en os, une aiguille et un élément de charnière (11). Par ailleurs, les objets finis (aiguilles, épingles à cheveux) (voir fig. 16, p. 113 et 31, p. 123), baguettes moulurées, éléments de charnière, jeton semblent liés à l’activité domestique des maisons (Bertrand 1998). Cette répartition des déchets plaiderait donc en faveur d’une activité, de faible envergure – et de courte durée ? – aux différentes périodes (13). (10) À Limoges (Haute-Vienne), un atelier moderne de fabrication de boutons a livré des plaquettes, prélevées dans des côtes de bœuf, perforées de découpes circulaires : Ch. Vallet, Un atelier de fabrication de perles et de boutons en os du XVIIIe s., place de la Motte à Limoges, Travaux d’Archéologie Limousine 22, 2002, 145-150. (11) Fouille Inrap J.-P. Nibodeau. I. Bertrand : Ancienne gendarmerie, rue de la Marne (Poitiers), fouilles 2002-2003 : petit mobilier d’époque romaine (alliages à base de cuivre, os, pâte de verre, bois de cervidé et lignite). Contribution au D.F.S. en cours. (12) L’US 1509 est décrits comme “un énorme niveau (épais de 20 à 30 cm) constitué de déchets culinaires (os de faune sciés, nombreux fragments de céramique) couvrant la partie centrale de la rue” (Robin et al. 1998, 30). (13) Un lot d’objets en bois de cerf (pions, placages, esquilles) a été découvert dans un niveau d’occupation (2031) lié à une maison médiévale (XIe-XIIe s.) ; d’après L. Bourgeois, il illustre “une production sur place, de faible volume, qui pourrait correspondre à la découpe d’une ramure ou partie de ramure” (L. Bourgeois. In : Robin et al. 1998, 65). D’autres indices attestent le travail de l’os au Moyen Âge. 110 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) Rue des Écossais (fig. 1, n° 6) Occupé à l’époque gauloise, ce “quartier d’habitations et d’ateliers” (Papinot 1989b, 297-299) comprend notamment un bâtiment et deux caves correspondant à un état du IIe s. ap. J.-C. ; l’une des caves est comblée au cours de la seconde moitié du IIe s. Un élément de charnière court non perforé constitue le seul indice de travail de l’os (fig. 14, n° 1). D’autre part, le site a livré une cinquantaine d’objets en os, dont près de la moitié sont des épingles à cheveux de types classiques, à tête sphéroïdale, oblongue, au sommet arrondi ou conique ; certaines (33 % des épingles de type Béal A XX,7 et 60 % des épingles de type A XX,8) présentent une extrémité finale réutilisée après cassure (Bertrand 2001). Certains objets finis conservent des stries de façonnage (cochlear, épingles) ; mais cela ne traduit pas nécessairement une fabrication sur place. Il faut rappeler également la plaque décorée d’un Amour conduisant un bige ; elle présente une reprise de perforation qui semble le fruit d’une tentative de réutilisation (Bertrand 1993) (fig. 34, p. 126). 1 2 3 4 3 cm 0 Ce mobilier provient essentiellement des niveaux de la seconde moitié du IIe s. liés au comblement d’une cave, et semble lié aux habitations. La proximité d’une zone artisanale, notamment d’une activité de forge, est suggérée (Ollivier 1987) par la présence d’“une zone recelant de nombreuses scories” (Papinot 1989, 298) ; un moule en pierre évoque également le travail des alliages cuivreux (Bertrand 2003b). 6 5 Fig. 13 – Restes de travail de l’os dans des niveaux allant du Ier s. au IIIe s. (n ° 1 à 3, 5 et 6) et en contexte postérieur au IVe s. (n° 4) : quartier du parking du Calvaire. Rue Jean-Jaurès, emplacement du musée Sainte-Croix (1970-1972) (fig. 1, n° 7) Une série de bâtiments, dont une partie est alignée en bordure d’une voie orientée nord-est - sud-ouest, ont été mis au jour ; des niveaux allant du Ier au Ve s. ap. J.-C. ont été observés (une mosaïque polychrome ornait une des pièces du IIe s.) ; un mobilier plus récent (fibule cloisonnée, plaque décorée) appartient à l’occupation du haut Moyen Âge. 2 1 L’ensemble ne fait l’objet d’aucune interprétation publiée (Nicolini 1971a ; Nicolini 1973a). 5 3 4 0 3 cm Fig. 14 – Éléments de charnière non perforés : rue des Écossais (n° 1), rue Jean-Jaurès (Musée Sainte-Croix) (n° 2), rue des Carolus (n° 3) et ébauche de charnon : boulevard du Grand Cerf (n° 4) ; os sciés : rue des Carolus (n° 5) (Clichés : Ch. Vignaud, Musées de Poitiers). 111 Sur ce site, le travail de l’os pourrait être indiqué par la présence d’un élément de charnière non perforé (fig. 14, n° 2) ; une série de six spécimens finis provient du même endroit. Deux objets remarquables viennent également de cet endroit : un canif à manche en os en forme de dauphin (voir fig. 22, n° 1, p. 117) et une plaque en bois de cerf figurant l’histoire Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? de Jonas datée des Ve-VIe s. (Romains et barbares 1989, 91-92). Objets finis en os et bois de cerf à Lemonum : aperçu typologique et chronologique Rue des Carolus (1971-1972) (fig. 1, n° 8) Outre le mobilier présenté précédemment, Lemonum est à l’origine de nombreux objets finis que nous examinerons par catégories fonctionnelles (fig. 1) (14). Au-delà d’une vision des plus complètes de la documentation disponible, cette approche essaiera d’évaluer la part de ce mobilier au sein du marché local. Lors d’un sondage rapide, une portion du rempart du Bas-Empire a été dégagée sur 25 m ; parmi le mobilier des Ier et IIe s., se trouvaient des blocs inscrits (Nicolini 1973b). Ce site a livré deux portions de métapode de bœuf sciées à leurs deux extrémités (fig. 14, n° 5) et un élément court de charnière non perforé (Bertrand 1991, I, 36 ; III, pl. V, n° 47 et pl. XXXVIII, n° 1-3). Aiguilles et fusaïole À Poitiers, l’activité textile est représentée par neuf aiguilles. Six pièces entières présentent un sommet conique ou pyramidal et un chas en huit ou rectangulaire ; elles s’apparentent donc aux deux formes (types Béal A XIX,2 et 5) présentes dans les collections du Musée de Lyon (Béal 1983, 164-169). Les exemplaires de types A XIX.2 sont issus de contextes de la seconde moitié du IIe s., rue des Écossais (US 21095 ; fig. 16, n° 1) et au Calvaire (US 1449 ; fig. 16, n° 2). Boulevard du Grand Cerf (fig. 1, n° 9) (Nicolini 1971b) Une ébauche d’élément de charnière a été récoltée à l’occasion de travaux ; elle est conservée au Musée de Poitiers (Bertrand 1991, n° 37, pl. IV) (fig. 14, n° 3). Chambre de Commerce (1981-1982) (fig. 1, n° 10) Sur ce site, les niveaux gallo-romains sont fortement perturbés par les occupations médiévales et post-médiévales. Néanmoins des murs datés du Ier s., remblayés à la fin du IIIe s. ou au début du IVe s., ont été dégagés (Papinot 1981 ; 1982) ; quelques objets d’époque romaine ont été mis au jour dont un couteau à manche en os en forme de massue (voir fig. 21, n° 1). D’autres variantes sont conservées au Musée de Poitiers (Bertrand 1991a, pl. XIII, n° 152 et 153) (fig. 16, n° 5-6) ; il s’agit de spécimens à sommet conique ou aplati, avec chas rectangulaire encadré de deux perforations circulaires, comparables aux types A XIX,9 et 10 déterminés à Lyon et dont l’utilisation va du Ier s. à la fin de la période romaine (Béal 1983, 173-174). Une aiguille dont le sommet est brisé au niveau d’une perforation circulaire, sans doute proche du type A XIX,9 ou 10, vient d’une occupation du Ier s., rue de la Marne (US 599). Une aiguille à sommet conique et chas circulaire unique se distingue des typologies existantes (fig. 16, n° 4) ; un type similaire vient d’Augst (Deschler-Erb 1998, pl. 17, n° 398). Deux morceaux de peignes sont de probables déchets de travail comme en témoigne l’exemplaire au décor d’ocelles “raté” (fig. 15) ; ils sont associés aux occupations médiévales du site. Des études récentes proposent de considérer ces aiguilles comme des épingles ornementales (voir infra Deschler-Erb, Gostenc̆nik, p. 283 ; Gostenc̆nik 2005a, 217) (15). 1 2 0 Une fusaïole tronconique et perforée, ornée de rainures sur la tranche et sur la face plate, provient d’un contexte du Bas-Empire, à l’emplacement du baptistère Saint-Jean (fig. 16, n° 7) ; elle a été façonnée à partir 3 cm Fig. 15 – Peignes (rebuts de fabrication ?). Contexte haut Moyen Âge ou Moyen Âge : Chambre de Commerce. (14) D’après les objets provenant des fouilles de 1977 à 1997 et 2002-2003 ; quelques objets des Cordeliers (site n° 3) sont mentionnés. Nous présentons également quelques objets issus des collections des Musées de Poitiers (Musée Sainte-Croix) lesquels proviennent a priori essentiellement du sous-sol poitevin (Bertrand 1991, vol. I, 8). (15) K. Gostenčnik a proposé d’interpréter ces objets comme des épingles à cheveux ou de vêtement en se fondant notamment sur les découvertes en contexte funéraire ; à notre connaissance, aucune aiguille ou “épingle à perforation” n’est issue d’un tel milieu en Poitou. 112 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) d’une portion de bois de cervidé. Ce type d’accessoire reste peu connu en Centre-Ouest ; un exemplaire vient d’une villa à Jonzac (Charente-Maritime) dans un puits dont le comblement est daté des Ve-VIe s. (Bertrand, Robin 2006). Hormis sur les sites de productions, comme à Drevant (Cher) (cf. Cribellier, Bertrand, p. 165), ces pièces sont trouvées à l’unité et rarement en contexte funéraire, semble-t-il. 2 Stylets et plaques Le matériel lié à l’écriture comprend quatre séries de stylets. La première regroupe des objets dotés d’un corps de section circulaire dont le renflement est souligné ou non d’un ressaut, avec une extrémité en ogive et l’autre en pointe. Diverses fonctions ont été attribuées à ces ustensiles avant qu’ils ne soient identifiés comme des stylets (Božič, Feugère 2004, 3031, fig. 26 ; Gostenčnik 2005a, 41 et s.) ; ils sont attestés dès l’époque républicaine jusqu’à Claude (Sagadin 3 4 1 2 1 7 5 6 5 6 0 3 3 cm 4 Fig. 16 – Aiguilles : rue des Écossais (n° 1), parking du Calvaire (n° 2), rue Oudin (n° 3), Musée Sainte-Croix (n° 4 à 6) ; Fusaïole (bois de cerf) : baptistère Saint-Jean (n° 7). Fig. 17 – Stylets de type 1 : rue de la Marne (2002) (n° 1), collection Musée Sainte-Croix (n° 2) ; Argentomagus, Saint-Marcel (n° 3) ; Stylets de type 2 : collection Musée SainteCroix (n° 4-5), Argentomagus, Saint-Marcel (n° 6). 0 113 3 cm Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? 2002 ; Deschler-Erb, Gostenčnik infra, p. 283). Ce genre d’instruments est représenté à Poitiers uniquement sur le site de la rue de la Marne, en contexte du début du Ier s. (fig. 17, n° 1). Une variante à ce premier type apparaît au Musée Sainte-Croix, sous la forme d’un stylet doté d’une extrémité réappointée grossièrement, l’autre étant en pointe arrondie légèrement cassée (fig. 17, n° 2) (Bertrand 1991, n° 134, pl. XI). Des parallèles provenant de contextes antérieurs au milieu du Ier s. sont connus dans le sanctuaire d’Argentomagus (Saint-Marcel, Indre) (16) (fig. 17, n° 3) ; un exemplaire portant l’inscription FLORUS – considérée comme le nom de son second propriétaire – vient du temple de Cybèle à Lyon (Desbat 2005, 157, fig. 162 et 165 : L. 103 mm). Le Magdalensberg (Autriche) a livré nombre de ces stylets, certains avec un décor de moulures (Gostenčnik 2005a, 406-433, Taf. 1-14) ; l’extrémité supérieure de quelques stylets a été mâchouillée par leur utilisateur. 3 2 4 1 0 Quelques pièces, conservées au Musée Sainte-Croix de Poitiers, permettent d’élargir la typologie de ces instruments. Un second type de stylet se compose d’un corps de section ovalaire à circulaire, dont le sommet est oblique avec un profil en biseau ; il peut être précédé d’une légère dépression (fig. 17, n° 4-5). Ce modèle est connu à Argentomagus (Saint-Marcel, Indre) dans le sanctuaire des Mersans pendant la phase d’occupation allant du troisième tiers du Ier s. au IIe s. (17) (fig. 17, n° 6). À Sainte-Colombeles-Vienne (Isère), des exemplaires similaires ont été trouvés (Vassy, Muller 1922, pl. III). 5 6 3 cm Fig. 18 – Stylets de type 3 : collection Musée SainteCroix (n° 1 à 5) ; stylet en alliage cuivreux, rue des Écossais (n° 6). (Mikler 1999, 24, Taf. 15, n° 1-2) ; un autre trouvé à Augst est muni d’une palette longue et évasée et d’une pointe fine (Deschler-Erb 1998, Taf. 22, n° 856 : os ou bois de cerf). Un stylet semblable vient de Besançon (Doubs), parking de la Mairie en contexte de 20-65 ap. J.-C. (Feugère 1992, n° 435, 144 et 162). Un exemplaire présente un corps de section assez large avec une pointe marquée par une petite protubérance arrondie (fig. 18, n° 5) ; un stylet du Magdalensberg, que K. Gostenčnik classé avec le premier type, présente une morphologie comparable (Gostenčnik 2005a, 414, Taf. 5, n° 4). Un troisième groupe comprend des instruments dotés d’une spatule en forme de prisme nettement dégagée du corps de section circulaire, la pointe est plutôt large marquée ou non par un ressaut ou non (fig. 18) ; sur une de ces pièces, le “col” est souligné d’une moulure rainurée. Deux stylets de même modèle avec rainures ou moulures viennent de Mayence Certains de ces objets (fig. 18, n° 2 et 3 (18)) n’ont pas été polis et conservent des facettes bien nettes. (16) Étude I. Bertrand. In : Le travail de l'os et du bois de cerf dans le sanctuaire des Mersans à Argentomagus, par I. Bertrand et I. Rodet-Belarbi. Inédit. (17) Idem note 16. (18) Cet objet a été découvert à Poitiers en 1889 sur le Terrain des Incurables, actuel établissement Ma Maison, hôtel Pasteur, rue Louis Pasteur (Musées de Poitiers, Catalogue A de la Collection Richard, n° 366). 114 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) 4 2 3 0 1 3 cm Fig. 19 – Stylets (?) : quartier Montierneuf (Musée Sainte-Croix) (n° 1), collection musée Sainte-Croix (n° 2 et 3), Les Dunes (n° 4). Enfin, trois autres instruments peuvent avoir servi à l’écriture. Il s’agit d’un instrument à pointe longue et fine trouvé rue Oudin (voir fig. 6, n° 7, p. 106) et d’un ustensile au sommet en forme de pied de biche précédé de rainures transversales et obliques, que nous avons auparavant identifié comme un accessoire de soin (Bertrand 2003 , 111, pl. XXVI, n° 9) (fig. 19, n° 4) (19). La même fonction peut être proposée pour une tige évasée de section lenticulaire au sommet, dont le corps de section ovale puis circulaire, décroît régulièrement vers une pointe conique (fig. 19, n° 3) ; des objets similaires sont qualifiés de “spatule” au Musée de Mayence (Mikler 1997, Taf. 27, 1-3). des Écossais à Poitiers (fig. 18, n° 6). L’apparente carence de stylets en métal à Lemonum et sur les sites proches – à moins qu’il ne s’agisse d’un défaut d’identification – rend d’autant plus remarquable ces exemplaires en os. Contrairement au premier groupe, la chronologie des stylets en os à spatule prismatique n’est pas encore étudiée ; des comparaisons avec celle des exemplaires en métal devraient être intéressantes. Autre accessoire de l’écriture et de la correspondance, les plaques rectangulaires à appendice ovalaire parfois perforé ou en amande, dont le Musée de Poitiers possède deux exemplaires (fig. 20). D. Božič a récemment mis en évidence leurs relations avec le matériel scriptural et émis l’hypothèse qu’elles aient servi de règle (Božič 2001 et 2002 ; Božič, Feugère 2004, 39-40). La plaque à appendice perforé (fig. 20, n° 1) vient de Poitiers, actuel quartier Montierneuf (anciennement “de Cavalerie”) (21). Les stylets à spatule prismatique (type 3) sont à rapprocher des stylets en fer – voir la typologie rappelée par Božič et Feugère (2004, 29, fig. 25) – dont plusieurs exemplaires sont connus dans le sanctuaire d’Antigny (Vienne) (Eneau 2002, 43, fig. 12, types S3 et S4) (20) ou de ceux en alliage cuivreux, comme celui de la rue (19) Découvert dans une incinération de la nécropole des Dunes à Poitiers, avec urne cinéraire en terre cuite noire et un récipient en terre cuite noire à trois pieds (Eygun 1933, 86-87, sép. 98). (20) En contexte des IIe-IIIe s. (S3) et début Ier-IVe s. (S4). (21) Don de Nicias Gaillard à la S.A.O., inv. 836.27.1.76. 115 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? Ce matériel est bien attesté au Magdalensberg (Gostenčnik 2005a, 518, Taf. 57, 3-4) et à Augst dans des contextes allant du Ier au IIIe s. (Deschler-Erb 1998, Taf. 28, 380, n° 1968-1971). D’après D. Božič et M. Feugère, les plaques à appendice de petite taille, comme notre exemplaire n° 1, sont les plus anciennes (Ier s. - première moitié du IIe s.), celles proches du n° 2 (L. : 16,24 cm) (fig. 20), généralement plus longues, seraient fabriquées dès la seconde moitié du IIe s. et au IIIe s. (Božič, Feugère 2004, 40). (fig. 19, n° 2) (Bertrand 1991a, n° 267, pl. XXIII) ; des objets similaires viennent d’Antigny (Vienne) (Bertrand 2003, 117, pl. XXXII, n° 33 : contexte du Bas-Empire) et de Besançon (Doubs ; Feugère 1992, 140, fig. 155, n° 198 : contexte de 1 à 15 ap. J.-C.). L’évocation de l’écriture et de la correspondance est manifeste à travers les tablettes quadrangulaires qui s’apparentent aux pugillares antiques (23) (Saglio 1907). Pour finir, il convient de s’interroger sur les “épingles” à sommet en forme de main droite tenant des tablettes dont l’utilisation en tant que stylets est probable. Un exemplaire vient de Poitiers (22) (fig. 19, n° 1), il est conservé, avec un autre, au musée de la ville À Lemonum, différentes sortes de couteaux à lame fixe ou pliante (canif) avec manche en os ont été mis au jour. Manches de couteau et de canif Une première catégorie est illustrée par un manche en os lisse, trapézoïdal et de section quadrangulaire (l. 13 ; ép. 6 mm), dans lequel est insérée une lame en fer (brisée) maintenue par une virole en bronze (disparue) ; cet objet incomplet provient de la rue de la Marne (US 917 : Ier-IIIe s.). Il faut rappeler le manche similaire, orné de rainures, conservé au Musée Sainte-Croix (Bertrand 1999, n° 4). Un couteau à lame fixe vient de l’emplacement de la Chambre de Commerce, rue Jean-Jaurès (site n° 10) (fig. 21, n ° 1) ; il conserve en partie sa lame en fer, large d’environ 22 mm. Le manche est décoré de protubérances losangiques – ou “pointes de diamant” – motif faisant référence à la massue d’Hercule, caractérisée par ses nodosités plus ou moins saillantes. Ce thème est bien connu sur les manches de canif ou d’ustensiles à lame fixe ; à Bordeaux (Gironde) ont été découverts deux manches comparables dont un en ivoire (Feugère 1997, n° 31 et 32, fig. 3 et 5) ainsi qu’au Magdalensberg (Gostenčnik 2005a, 217 et Taf. 49,1). Sur l’exemplaire de Poitiers le sommet des protubérances est perforé, deux moulures encadrent une gorge au premier tiers du corps et l’extrémité proximale s’achève par une section quadrangulaire. Un manche en ivoire d’Augst (Suisse) présente quelques similitudes (perforations et gorges transversales) (Deschler-Erb 1998, 17 et Taf. 7, n° 88). Les manches de Bordeaux sont liés à une occupation de 30- 1 0 3 cm Fig. 20 – Plaques à appendice : quartier Montierneuf (n° 1) ; Musée Sainte-Croix (n° 2). 2 (22) “Une aiguille de tête en ivoire terminée à l’une des extrémités par une main tenant des tablettes” 20 mars 1830. Trouvée au quartier de Cavalerie [actuel quartier Montierneuf]. Don Mauduyt (Cat. du musée de tableaux, de celui des Antiquités, du cabinet des Antiques, des Médailles et ses sceaux et de leurs empreintes, de la Ville de Poitiers et de la S.A.O. réunis, fait sous la direction de M. Mauduyt, conservateur du musée en 1856, section IX, 62, n° S.A.O. 198). (23) “Petites tablettes enduites de cire pour écrire, ainsi nommées en raison de leur dimension, parce qu'elles pouvaient tenir commodément dans une petite main (pugillus) […]” (Dictionnaire des Antiquités Romaines et Grecques d’Anthony Rich, 3e éd. 1883). Pareillement, certaines épingles au sommet plat ou conique, de section circulaire dans le prolongement du corps, auraient-elles pu servir à écrire sur les tablettes de cire ? 116 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) 1 1 2 2 0 3 0 3 cm 3 cm Fig. 22 – Canifs : rue Jean-Jaurès, emplacement musée SainteCroix (n° 1), Les Dunes, sép. 218 (n° 2) et sép. 20, L. 73,5 mm (n° 3 : d’après Eygun 1933). Fig. 21 – Couteau : chambre de Commerce (n° 1), manche de canif : Îlot des Cordeliers (n° 2). à Dionysos, apparaît sur d’autres manches de couteaux pliants : à Neufmontiers-les-Meaux (Seine-et-Marne), lieu-dit les Touches (Bauman 1962, 84 ; Piganiol 1965, fig. 38, 321 ; L : 58 mm) (25), à Alise-Sainte-Reine (Côted’Or ; Grapin, Sivignon 1994, 205-206, fig. 6) (26) et à Paris (Velay 1992, 56) (27). Sur ces trois premiers canifs, le dauphin est dans le prolongement d’un piédouche de section ovalaire orné de moulures au niveau de la partie située près du nez de l’animal et parfois également à sa base ; il occupe près de la moitié du manche ; le ventre de la bête est relié au support. La tête est séparée du corps par deux rainures et l’œil est figuré par un ocelle. Leur composition et le rapport entre la figure et son piédestal obéissent à un schéma dont la récurrence sur certaines pièces zoomorphes a été soulignée par Cl. Crapin et J. Sivignon (Crapin, Sivignon 1994, 205506) ; elle correspond au type 1 que nous avons défini d’après un ensemble de manches figuratifs (28). Le manche de Poitiers est traité différemment ; le socle mouluré est court, laissant toute la place à l’animal ainsi mis en valeur ; une pièce venant de Castelnau-leLèz (Hérault) sur le site de Sextantio (Manniez 1984, 50 ap. J.-C., celui d’Augst est daté de 30-100 ap. J.C. (24). Un manche de canif, tronconique, long de 60 mm, provient du site des Cordeliers (site n° 2) où il a vraisemblablement été fabriqué (fig. 21, n° 2) (contexte fin IIIe s.) ; il correspond entre autres à ceux provenant d’Auxerre (Bertrand 1999, 292, fig. 6, n° 55). Trois canifs avec manches à décor figuré viennent de Poitiers. La pièce en forme de dauphin est la mieux conservée (fig. 22, n° 1) ; l’animal est figuré le museau appuyé sur une base moulurée courte laquelle est reliée au ventre de l’animal par un élément sinueux. La tête est séparée du corps par deux rainures verticales, les nageoires supérieures sont dessinées par des entailles et des incisions. La queue forme une boucle surmontée par une nageoire incisée, son extrémité est bifide. La virole en bronze est disparue et la lame en fer est incomplète (L. manche 72,5 ; l. 21,2 mm) (Nicolini 1971b, 274, fig. 36). Ce mammifère marin, symbole de rapidité et de fidélité pour les Romains, parfois associé à Cupidon et (24) Un manche de couteau en alliage cuivreux du camp militaire d’Aulnay (Charente-Maritime) présente un motif similaire : D. et F. Tassaux, Aulnay-de-Saintonge : un camp augusto-tibérien en Aquitaine, Aquitania t. 1, 1983, 83, pl. 7, n° 62 : L. totale 11 cm. (25) La lame en fer en partie conservée ; contexte du IVe s. (26) Objet disparu. (27) Trouvé au XIXe s. Musée Carnavalet, inv. YD 22. (28) Bertrand I., à paraître. Les types de manches ont été distingués selon leur agencement, la position et le traitement de la ou les figures. 117 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? n° 382, fig. 31, 157) (29), présente un manche similaire bien que le corps de l’animal fasse une boucle et qu’il n’y ait pas de partie ajourée sous la tête. Ces deux manches, sont quant à eux, caractéristiques du type 3 qui regroupe des exemplaires à fût court – occupant au maximum un tiers du manche –, mouluré et/ou galbé et se prolongeant par un protome, une figure en pied ou un animal, voire deux (chien coursant un lièvre) ; la tête du personnage ou de l’animal peut être tournée vers la base ou garnir l’extrémité proximale. offrent une préhension peu confortable. Récemment à Silchester (G.-B.), un canif dont le manche en ivoire figure deux chiens s’accouplant, représentation érotique considérée comme symbole du triomphe de la vie après la mort, a été mis au jour aux côtés de deux squelettes de canidés (Eckardt, Crummy 2002). Sans doute ces canifs sont-ils aussi, voire exclusivement dans certains cas, des bibelots et des porte-bonheur. Un canif venant de la nécropole des Dunes à Poitiers (Vienne) – appartenant au type 3 décrit cidessus – est décoré de deux ailes d’oiseau (fig. 22, n° 2) ; un autre canif présente un manche court et large dont le motif est devenu illisible (fig. 22, n° 3). Ces petits couteaux viennent respectivement d’une incinération d’enfant (Eygun 1933, 125-126, sép. 218 : IIe s.) (30) et de l’inhumation d’une jeune personne (Ibid., 49-50, sép. 20 : IVe s.) (31). Un manche plus simple (dégagement du baptistère, rue Jean-Jaurès), tronconique et décoré de fines rainures, présente une extrémité aménagée pour accueillir une tige circulaire (fig. 23, n° 1) ; il a vraisemblablement été fabriqué à partir d’un bois de cerf (dans la partie pleine). Selon K. Gostenčnik, ce genre d’emmanchement peut correspondre à un miroir ou une quenouille (Gostenčnik 2005b, 221, fig. 4, 3). La présence d’une fusaïole en matériau identique sur le même site (fig. 16, n° 7) tend à conforter la seconde interprétation. Autres manches Deux des canifs de Poitiers sont datés du IIe s., période pendant laquelle la fabrication et la diffusion de ces figurines paraissent atteindre leur apogée ; leur utilisation se prolongeant jusqu’au IVe s., comme à Neufmontiers-les-Meaux (op. cit.). Un second manche également tronconique est agrémenté de moulures arrondies sur toute sa longueur, les deux extrémités sont précédées d'une moulure plus large légèrement concave et sont creusées (fig. 23, n° 2). Provenant d’une inhumation tardive (deuxième moitié IIIe - début IVe s.) des Dunes (Eygun 1933, 76) (34), ce manche est comparable à un objet en ivoire doré à la feuille venant d’une tombe de Noirmont (Belgique) (Lefrancq 1989, ens. B 13, fig. n° 20). Ces accessoires, couteaux et canifs, certains alliant fonctionnalité et esthétique, servaient vraisemblablement à de multiples usages. Classés par certains parmi les instruments de toilette, comme rasoirs (Riha 1986, 87-88, Taf. 11) ou coupe-ongles (Boon 1991), ils auraient également servi à tailler la pointe des plumes destinée à écrire sur les tablettes de cire (Porte 1993, 31) (32). Certains manches de canifs sont nettement usés, comme celui d’Alésia figurant Vénus (Le Gall 1985) (33) ; d’autres, à cause de leur motif – couple de gladiateurs, chien coursant un lapin, Diane chasseresse ou autres bustes aux contours saillants – Enfin, un manche cylindrique orné en partie de gorges peu profondes et de rainures vient de la rue des Écossais, dans un contexte du IIe s. (fig. 23, n° 3). Ce type d’emmanchement avec des gorges plus ou moins profondes n’est pas rare ; certains ont été comparés à des éléments de poignée d’épée, comme celui du Guéde-Sciaux à Antigny (Vienne) (Bertrand 2003b). (29) Datation : Ier-IIIe s. ap. J.-C. (30) Les offrandes comprenaient : trois petits pots, une cruche et une assiette en céramique commune, une assiette en sigillée, un biberon, une petite lampe en terre cuite, un collier composé d’amulettes : monnaies, phallus en alliage cuivreux et coquillage (Bertrand 2003, 129-134). (31) Hors du cercueil ont été trouvés un anneau en alliage cuivreux et trois verreries dont une bouteille à panse côtelée (Isings 104b) : SimonHiernard 2000, 184-185, n° 104. (32) “Il conviendrait d'ajouter, pour compléter notre écritoire, le canif d'os pliant, rigoureusement identique aux nôtres, à cela près qu'une figurine sculptée en garnissait souvent le manche, qui servait à tailler le roseau, et le plomb avec lequel on traçait des lignes”. L'auteur ne cite aucune référence archéologique. Cette hypothèse est reprise par D. Božič pour d’autres types de couteaux à manche en os et à lame fixe qui avaient été interprétés comme des rasoirs (Božič 2001 et 2002). (33) Observations faites par Claude Grapin que nous remercions. (34) Inhumation 85 (sarcophage) : “un petit os tourné, ayant la forme d’un cône tronqué et décoré de 18 bagues faites au tour horizontalement ; usage inconnu ; longueur 0 m. 078 ; diamètres à la base : 0 m. 02, au sommet, 0,014 (note : il s’agit là d’un manche d’outil)“. 118 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) 3 1 0 3 cm 2 3 1 Fig. 23 – Manches : baptistère Saint-Jean (n° 1), Les Dunes (sép. 85) (n° 2), rue des Écossais (n° 3). Cuillères Deux formes de cuillères sont attestées à Poitiers, à cuilleron circulaire (cochlear) comme celles produites rue Henri-Oudin (fig. 5, p. 105). L’exemplaire de la rue des Écossais – en contexte de la seconde moitié du IIe s. – présente un cuilleron à bords plats (fig. 24, n° 1), détail qui apparaît également sur un ustensile du Musée Sainte-Croix ; ce dernier en conserve un autre dont le cuilleron est décoré de traits incisés sur ses deux faces (fig. 24, n° 2). Deux colcheria viennent de milieu funéraire, dans les quartiers de Blossac-Saint-Hilaire (SimonHiernard 1990, n° 50, 88) et de La Roche (35) (fig. 24, n° 3). Les cuillères à cuilleron allongé ou piriforme sont présentes dans les collections muséales (fig. 24, n° 4). 4 2 0 3 cm Fig. 24 – Cuillères : rue des Écossais (n° 1), collection du musée Sainte-Croix (n° 2 et 4), La Roche (n° 3). (35) Objet au Musée de Poitiers, marqué “La Roche-Poitiers-1887” et “A887.13.7-Poitiers-La Roche”. Registre des dons de 1882 à 1889 : 1.2.1900 : “Faubourg de la Roche – Poitiers (sépultures) – A887.13.7 Une petite cuillère en os – Don Camus” ; B.S.A.O. 4e trim. 1887, 307, séance du 20 octobre 1887 : De la part de M. Camus, maître couvreur au faubourg de la Roche, à Poitiers, les objets qu’il a trouvés, il y a quelques mois en défonçant une partie de son jardin et qui proviennent de sépultures païennes, savoir […] une petite cuillère à parfum en os. […]. Ces sépultures étaient voisines du lieu où le Père de La Croix a découvert, en 1879, le temple et le puits de Mercure”. 119 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? Le musée de Poitiers conserve un élément circulaire mouluré (fig. 27) qui a été comparé à un couvercle de pyxide de type 1a (Bertrand 1991, n° 334). Cure-oreilles Les instruments à corps renflé et pointu avec palette circulaire inclinée ou droite sont traditionnellement considérés comme des cure-oreilles ; leur utilisation pour la manipulation de produits (médicaux ou cosmétiques) en petites quantités n’est pas exclue. L’exemplaire du Calvaire (fig. 25) est en contexte du IIe s. ; à Antigny (Vienne) (Bertrand 2003a) et à Auxerre (Yonne) (Bertrand 1999), ces instruments sont associés à des occupations des IIIe et IVe s. Fig. 27 – Couvercle de pyxide (?), collection du Musée SainteCroix (Éch. 3/4). Fig. 25 – Cure-oreilles : parking du Calvaire (Éch. 3/4). Peignes Un peigne vient d’une habitation mise au jour rue de l’Ancienne Comédie (fig. 1, n° 12 et 28, n° 1) en relation avec l’occupation des IIIe-IVe s. (US 2051) ; son corps est composé de plusieurs plaquettes à double denture maintenues par des rivets en fer entre deux Spatule-sonde L’ustensile de la rue Oudin (fig. 5, n° 3, p. 105) n’a pas de parallèle à Poitiers et sur les sites environnants. La fabrication de ces accessoires, vraisemblablement d’après les modèles en métal, n’est pas attestée à beaucoup d’endroits. La spatule comparable d’Alésia vient peut-être des ateliers de cette agglomération ; c’est également le cas de l’exemplaire trouvé à Augst (Deschler-Erb 1998, Taf. 30, n° 2030 : Ier -IIIe s.). Pyxide 1 Ce petit récipient cylindrique (Ht. : 41 mm ; diam. 24 mm) fermé par un couvercle à bouton au sommet sphérique est apparenté au type 2 déterminé par J.Cl. Béal et M. Feugère en Gaule méridionale (Béal, Feugère 1983) ; il était déposé aux côtés “d’une fiole à parfums en verre blanc” dans une incinération de la nécropole des Dunes (Bertrand 2003a, 90, fig. 103) (fig. 26). Un récipient de même nature mais plus petit (haut de 2,5 cm pour un diamètre de 2 cm) vient d’Angers (Maine-et-Loire), dans une tombe avec d’autres accessoires liés à la toilette (flacon, palette en roche, cuillère-sonde, …) (Godard-Faultrier 1867). 0 3 cm 2 Fig. 26 – Pyxide : Les Dunes (Cliché : M.A.N.) (Éch. 1/2). Fig. 28 – Peignes à double denture : rue de l’Ancienne Comédie (n° 1), quartier ancien Évêché (M.S.T) (n° 2 ; Dessin : J.-C. Cédelle). 120 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) baguettes disposées dans le sens de la longueur ; sur ces dernières, des rainures obliques forment un motif en zigzag. L’extrémité du peigne est formée par une plaque en partie dentelée, avec deux découpes arrondies en bordure et une perforation circulaire. Les dents conservées ne sont pas profilées et conservent de fines rainures sur leur partie supérieure. facettes (type 8) ; leur pointe est plus ou moins fine. Sur ces modèles, le diamètre maximal du corps est relativement constant – entre 2 et 4 mm –, leur longueur varie de 70 à 100 mm ; cette dernière diminue – jusqu’à 55 mm – lorsque l’objet a été réutilisé après cassure (Bertrand 2001). D’autres épingles se composent d’un sommet arrondi ou conique et précédé de moulures dans la continuité du corps (type 9). Un second peigne (fig. 28, n° 2) associé à un contexte plus tardif (rue Jean-Jaurès, ancien Évêché : Ve-VIe s.) est assemblé de façon similaire par des rivets en fer, mais les traverses vont jusqu’au bord de l’extrémité qui est droite, elles sont ornées d’ocelles et de rainures. La denture est longue et régulière. Les ocelles d’un diamètre maximum de 4 mm sont alignés irrégulièrement. Certains de ces accessoires provenant du même site présentent des proportions similaires, par exemple les exemplaires à tête discoïdale ou ovalaire de la rue des Écossais (fig. 30). Des formes plus sobres dont le corps de section circulaire s’évase vers un sommet plat, arrondi ou légèrement conique sont également attestées à Poitiers (type 10), en particulier rue Oudin où leur fabrication peut être présumée (fig. 6, n° 3-6, p. 106). Le décor d’ocelles simple apparaît sur les peignes de la fin de l’époque romaine et du début du haut Moyen Âge, mêlé ou non à des motifs linéaires ; il évolue parfois vers des motifs complexes d’entrelacs comme à Drevant (Cher) (voir Bertrand infra, p. 187). Cependant, les traits droits, obliques, croisés ou en zigzag restent en usage sur des objets postérieurs à l’Antiquité. Enfin, une série d’épingles possèdent un sommet conique d’un diamètre inférieur à celui du corps recouvert d’or (fig. 32, n° 13) (type 11) ; ce type qui reste peu documenté se concentre en milieu funéraire (Les Dunes, inhumation 266). Sont absentes du mobilier étudié les épingles à sommet anthropomorphe comme cela a déjà été souligné (Bertrand 2003) ; le seul indice d’une découverte de ce genre étant la mention d’une “petite épingle à cheveux en os […] avec tête de femme sculptée”, trouvée rue Boncenne (38). Sur les deux peignes, la découpe des dents a été effectuée après assemblage des pièces ; les bords des baguettes transversales portent des entailles faites à cette occasion. Cette technique a été observée sur des peignes postérieurs à l’Antiquité, notamment rue Jean-Jaurès, Chambre de Commerce (voir supra) (36). Ces deux objets diffèrent par leur taille (largeurs respectives 46 et 70 mm) et leurs décors : extrémités découpées ou droites, et reflètent deux fabrications distinctes. Le premier ne semble pas achevé ; le second est peut-être lié à la production supposée sur le site (fig. 15, n° 2, p. 112). Épingles à cheveux Onze formes d’épingles, correspondant à des modèles déjà répertoriés en Gaule et dans les régions voisines, ont été dénombrées à Poitiers (fig. 29) (37). Les épingles à corps renflé sont surmontées d’une tête sphérique, ovalaire voire fusiforme (type 1, 2 et 3), discoïdale simple ou double (type 4), ogivale lisse ou rainurée (type 5 et 6), caliciforme (type 7) ou cubique à Fig. 29 – Répartition quantitative des types d’épingles à corps renflé (1 à 8) ou droit (9 à 11). (36) Elle est visible par exemple sur des peignes de la nécropole mérovingienne de Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente) : Chasseneuil-surBonnieure, une nécropole mérovingienne. Plaquette de l’exposition. Maison des Associations Chasseneuil-sur-Bonnieure 2005. Voir Petitjean 1995, 150. (37) Voir la synthèse des épingles connues dans l’Est Picton dans Bertrand 2003, 102-105, pl. XXX à XXXIV. (38) Collection A. Pinchaud, livres d’achat 1847-1887 : “1861 : 25 août (jeudi) : achetée, trouvée rue Boncenne, maison Michel …” ; documentation du Musée de Poitiers. 121 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? 5 2 7 1 4 9 10 11 12 0 3 cm 8 3 6 18 19 13 14 15 17 16 21 Fig. 30 – Épingles et anneau : rue des Écossais (contextes : IIe s.). 122 20 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) 1 6 US 1244 US 2058 4 7 US 1038 US 1602 3 US 1008 5 8 US 1550 US 1449 2 US 1248 9 US 1248 15 US 1455 14 10 US 1008 US 1198 12 11 US 1005 US 1383 17 US 1008 0 3 cm 18 13 US 2066 16 US 1248 US 1278 Fig. 31 – Épingles à cheveux : parking du Calvaire (contextes : de la deuxième moitié du IIe au IVe s.). 123 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? épingles (62 %), sont majoritaires en contextes domestique et funéraire, suivies par celles à tête discoïdale (type 4) exclusivement reconnues dans le premier. Ce sont surtout les habitats : rue des Écossais, parking du Calvaire (fig. 31), rue Jean-Jaurès (ancien Évêché) et baptistère Saint-Jean (fig. 32), qui ont livré ces accessoires de la coiffure (à 67 %). Des épingles sont présentes dans trois sépultures par inhumation des Dunes, ce qui représente près d’un quart du mobilier en raison des vingt épingles trouvées dans la même tombe (39). Enfin, 9 % de ces objets sont issus d’un contexte d’atelier-boutique, rue Henri-Oudin. Les sources relatives à la chronologie nous indiquent que l’utilisation de ces épingles, tous modèles confondus, va du milieu du IIe au Ve s. ap. J.-C. ; les modèles à tête ornée (types 5, 6 et 8) apparaissant surtout dans des niveaux compris entre la fin du IIIe s. et le Ve s. Ces répartitions, fondées sur seulement sept sites, n’ont qu’une valeur indicative. Les formes à tête sphérique ou sub-sphérique (types 1 et 2) qui équivalent à près des deux tiers des 4 7 5 0 3 cm 2 6 1 3 8 9 10 11 13 12 Fig. 32 – Épingles : site de la M.S.T (n° 1 à 6), baptistère Saint-Jean (n° 7 à 11), nécropole des Dunes (n° 12 et 13). (39) Inhumation avec sarcophage n° 180 : Eygun 1933, 110-112, fig. 31, n° 10. 124 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) Anneau et bracelet Un anneau de doigt, à jonc lisse de section circulaire (diam. ext. 22,6 mm), vient de la rue des Écossais (fig. 30, n° 21) – des ornements semblables viennent de Naintré, Vieux-Poitiers (Bertrand 1998) ; un bracelet de section ovalaire lisse en os a été trouvé dans une sépulture tardive (IIIe-IVe s.) des Dunes (Eygun 1933, 117, sép. 192) (40). Le diamètre interne de ce dernier (75 mm) correspond aux dimensions des bracelets fermés en métal régulièrement associés à des adultes (41). 1 Dés, jetons et pions Les dés cubiques pleins (type Béal B III) sont liés à Lemonum à des contextes allant de la seconde moitié du IIe - au début du IVe s. (fig. 33). Leur chiffrage, composé d’ocelles simples ou doubles, est réparti comme suit : 1, 2, 6 vertical, 5, 4, 3 axe à droite (d’après Béal 1983, 49) ; l’inclinaison des alignements 2 et 3 peut varier. Sur deux dés, les faces sont nettement usées (fig. 33, n° 1, faces 3 et 6) ; on notera un dé de toute petite taille (< 5 mm de côté) rue Jean-Jaurès, quartier de l’ancien Évêché (M.S.T.) (fig. 10, n° 7, p. 108). 2 6 Plusieurs dés pleins viennent de Vieux-Poitiers (Naintré) ; certains sites en ont livré quelques séries importantes comme le Magdalensberg (Gostenčnik 2005a, 484-485, Taf. 40) (42). 0 4 3 7 3 cm 5 8 Fig. 33 – Dé : rue des Écossais (n° 1) ; Jetons : rue de la Marne (n° 2), rue des Écossais (n° 3, 5), rue Henri Oudin (n° 4) ; Pion : rue Henri Oudin (n° 6) ; Jetons (?) : rue des Écossais (n° 7, 8). Les jetons sont circulaires et lisses, leur face supérieure est pointée plus ou moins fortement et leur tranche est en deux ou trois pans (fig. 33, n° 2) (type Béal A XXXIII,1 : Béal 1983). Parmi les parallèles très nombreux, nous citerons ceux du sanctuaire d’Argentomagus, Saint-Marcel (Indre) (43), qui dans leur contexte particulier amènent à s’interroger sur leur fonction : pièces de jeu, de comptage, substitut aux offrandes monétaires ? Un exemplaire venant des Cordeliers (fouilles 1999) porte le graffito III sur une face ; ce genre d’inscription est très rare en Poitou ; à Argentomagus, quelques jetons présentent des traits ou un M incisés. (Béal A XXXIII,5) (fig. 33, n° 3), comme celle ornée d’un téton entouré d’une dépression et d’une rainure périphérique (Béal A XXXIII,6) sont identifiées rue des Écossais (fig. 33, n° 5), en contexte du IIe s. Présents à Antigny, Naintré (Vienne), Saint-Marcel (Indre), ces jetons sont attestés au moins jusqu’au IIIe s. comme à Auxerre (Bertrand 1999, 289, fig. 3). Rue des Écossais, deux disques sans décor s’apparentent à des variantes simplifiées de jetons (fig. 33, n° 5 et 6). Un seul type de pion se trouve parmi le mobilier étudié, il est de forme hémisphérique et décoré de fines rainures (fig. 33, n° 6). La variante à mamelon central et rainures concentriques sur une face avec tranche en deux plans obliques (40) “Au bout de la main droite, un bracelet en ivoire [en fait de l’os] du diamètre intérieur de 0,075 m sans ornement”. Sépulture avec sarcophage en pierre. (41) Une pendeloque quadrangulaire en os était assemblée avec des perles en jais sur un bracelet dans la nécropole des Dunes : Bertrand 2003, 51, fig. 57. (42) Un dé creux comblé par une pastille (type Béal I), actuellement au musée (Bertrand 1991, n° 336, pl. XXXIII), peut être associé dans la région à celui du sanctuaire du Gué-de-Sciaux (Antigny), en contexte augusto-tibérien ; ces modèles seraient essentiellement datés du Ier s. de notre ère. (43) Vingt-six exemplaires venant en partie des fosses : étude I. Bertrand, I. Rodet-Belarbi inédite. 125 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? de façonnage (longues stries obliques). Une première série de perforations se trouvait aux angles de la plaquette, un second ensemble de perforations a été aménagé plus près du centre après cassure ; aucune trace d'oxydation métallique ne s'observe à l’intérieur des seconds trous. Ce décor a vraisemblablement été utilisé jusqu’à ce qu’il se brise aux angles, les parties saillantes de la face décorée sont polies. Il aurait été abandonné après la tentative ratée de le perforer une seconde fois. Ce décor est daté par son contexte de la fin du IIe s. ap. J.-C. (45). Quelques éléments reprenant des scènes mythologiques proviennent du centre des Gaules, à Vertault (Côte-d'Or) et à Sainte-Camille (Nièvre) (Le cycle de la matière 1978, n° 315, 73, Pl. XLV, n° 3 ; n° 189, 52, Pl. XII, n° 1 et 2). Certaines plaques en ivoire qui étaient enchâssées ou collées sur le coffret de Selongey (Côte-d’Or) (milieu du IIIe s.) montrent un Amour dans différentes attitudes (Béal 2002, 305-306, 308). Médaillons en bois de cerf Le médaillon associé aux maisons du quartier de l’ancien Évêché, rue Jean-Jaurès (site n° 2) (fig. 8, n° 6, p. 107), présente une face bombée entourée de trois rainures concentriques, son sommet est orné d’un téton au centre d’une dépression circulaire. Le revers conserve des stries de façonnage. Deux paires de perforations circulaires permettaient de fixer l’objet sur un support. À Lemonum, une sépulture de la nécropole de Blossac-Saint-Hilaire contenait un objet de ce genre, perforé à quatre reprises et tourné sur une face (SimonHiernard 1990, 51 et pl. 32, n° 76). Dans le reste du Poitou, ces médaillons aux vertus prophylactiques paraissent peu fréquents en contexte d’habitat, du moins sont-ils très peu recensés. Un exemplaire tourné sur une face et doté de trois trous obliques vient de Saint-Pierre-les-Églises (Chauvigny, Vienne) (Bertrand 1991b, n° 2, pl. VII) ; à Verneuil (Migné-Auxances, Vienne) (44), une villa a livré un médaillon ovale non décoré, patiné et nettement usé au niveau de sa perforation ; enfin, à Embourie-PaisayNaudouin (Charente), une rondelle aux deux faces sciées a été mise au jour sur la villa des Châteliers. Une seconde plaque gravée d’ocelles disposés entre des lignes croisées (fig. 35) se rapproche des garnitures de coffrets du Magdalensberg (Gostenčnik 2005a, 466-467 et Taf. 31). Un élément décoratif proche vient d’un contexte de la fin du IIIe s. à Auxerre (Yonne) (Bertrand1999, 292, fig. 6, n° 51). Décors de meuble Une plaquette rectangulaire (dim. 70,6 x 42,3 ; ép. max. 5,2 mm) est décorée d’une scène empruntée à la mythologie classique : un Amour aurige d'un attelage de deux bovidés (Bertrand 1993) (fig. 34). Sa face postérieure présente des traces de reprise de sciage et Fig. 35 – Élément de décor : rue des Écossais (Éch. 3/4). Fig. 34 – Plaque figurant un Amour conduisant un bige : rue des Écossais. (44) Sondages 1995 : habitat avec hypocauste et sanctuaire interprété comme une villa. (45) La plaquette a été découverte avec un dupondius de Marc-Aurèle (164-165) et un as ou dupondius de Crispine émis sous Commode (180192), auxquels était associé un fragment de vase type Drag 37 en céramique sigillée signé BUTRIO dont la production eut lieu entre Trajan et Antonin (98-161) (US 21093). 126 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) a Charnières Nous ne fournirons ici qu’un tableau d’ensemble des éléments de charnière venant de Poitiers, avec ceux bénéficiant de quelques données stratigraphiques et chronologiques (fig. 36a) et le mobilier conservé dans les collections du musée (fig. 36b) (46). Une observation des dimensions des deux groupes, éléments longs et courts, met en évidence quelques tendances. Les éléments longs (type Béal A XI,1), les moins nombreux des objets en contexte (fig. 36), présentent des diamètres voisins de 26 mm sur trois sites : rue Jean-Jaurès, le Calvaire et rue des Écossais ; le diamètre moyen de l’ensemble étant de 27,07 mm (28,47 pour ceux du musée). Leur longueur varie entre 78 et 121 mm, avec une valeur moyenne de 102,96 mm. Entre deux et quatre rainures sont aménagées près d’une extrémité des éléments longs ; elles se répartissent différemment selon les cas : près de l’extrémité, près de l’extrémité et tangentes à la perforation, de part et d’autre de la perforation, trois ou quatre rainures près de l’extrémité et une entre les deux perforations. Selon les cas, elles sont étroites ou larges et le plus souvent remplies d’une substance noire dont il subsiste des traces (fig. 37, n° 4 et 6). Sur des pièces conservées au Musée SainteCroix (fig. 37), essentiellement issues de découvertes anciennes (47), la paroi interne de la face opposée aux perforations latérales est creusée (fig. 37, n° 2 et 6), voire perforée (fig. 37, n° 3 et 6) ; les trous sont parfois désaxés comme sur les n° 5 et 6 (fig. 37). Pour les pièces courtes, la série venant de l’emplacement du musée Sainte-Croix (site n° 7) comporte des charnons de trois modules : 25, 26/27 et 28 mm ; sur les autres sites, les dimensions sont plus hétérogènes. Globalement, les diamètres des éléments de type Béal A XI,2 oscillent entre 21,6 et 34 mm, pour une moyenne de 26,09 mm ; les diamètres entre 26 et 27 mm étant majoritaires. Leur longueur moyenne est b (46) Certains de ces éléments de charnière proviennent du sous-sol de la ville (Bertrand 1991, 11-13, pl. I à VII) ; huit autres éléments non perforés, sans provenance connue, figurent dans cette collection (Ibid., n° 39 à 46, pl. V). (47) Pour celles illustrées sur la figure 37 : voir Bertrand 1991a, n° 12, 13, 14, 34 à 36. Fig. 36a et b – Éléments de charnière longs et courts : récapitulatif des dimensions et des contextes. R. Rainures parallèles avec résidus de substance noire ; E : Ébauche ; inc. : incomplet ; En italique : moyenne des longueurs et diamètres. 127 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? 5 4 2 1 0 6 3 cm 3 Fig. 37 – Éléments de charnières : emplacement du musée Sainte croix (n° 1) et découvertes anciennes (XIXe s.) du musée Sainte-Croix (n° 2 à 6), rue des Écossais (n° 7). de 33,67 mm (35,37 mm avec ceux du musée). Dans les collections du musée, les diamètres entre 26 à 29 mm sont également prépondérants pour les deux types (fig. 36b). 7 permet d’obtenir des objets légers, dont la décoration plus ou moins poussée s’accorde avec leur utilisation à la fois pratique et esthétique. À propos du mobilier des villes de Vaison, Orange, Nîmes et Lyon, Ph. Prévôt a démontré l’utilisation “d’étalons de normalisation précis” par les artisans (Prévôt 2004, 12). Les quelques mesures présentées ici laissent supposer un phénomène identique, il serait intéressant de les comparer aux découvertes inédites et au mobilier des agglomérations environnantes. Commentaire général sur les objets Les accessoires de la parure forment plus de la moitié du mobilier étudié (fig. 38) ; au sein de cet ensemble, les épingles à cheveux qui maintiennent et ornent la coiffure sont majoritaires (à 98 %). L’os Fig. 38 – Répartition par catégories fonctionnelles des objets finis en os et bois de cerf (hors collections muséales). 128 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) Ensuite ce sont les pièces liées aux meubles : éléments de charnière et décors, qui sont les plus nombreuses. Les instruments de l’écriture, si on leur adjoint les dix stylets du musée Sainte-Croix, deviennent une autre catégorie importante. 84 % des objets finis viennent de sites où ont été décelés des indices de production (fig. 39) ; mais seulement dans deux cas, l’existence d’un lien direct entre eux peut être avancé : rue Henri-Oudin (site n° 1) pour la production de cuillères et d’épingles/aiguilles et aux Cordeliers, pour la fabrication, entre autres, de manches de couteaux. De façon moins certaine, dans le quartier de l’ancien Évêché et du baptistère Saint-Jean (site n° 2), peignes et objets en bois de cerf peuvent avoir été façonnés sur place. Fig. 39 – Répartition des déchets de travail de l’os et des objets finis selon les sites (sauf sites funéraires). Aux IIe-IIIe s., le bois de cerf est travaillé sur le site des Cordeliers qui a livré ce qui est considéré comme une “réserve de matière” ; au moins deux objets, issus des contextes tardifs de la fouille du baptistère Saint-Jean, ont été réalisés dans ce matériau. Ce dernier, à moins de corriger un défaut d’identification sur quelques pièces, serait donc minoritaire pendant le Haut-Empire, ce qui correspond aux observations actuellement faites sur d’autres sites et à la présence plus importante du cerf dans l’environnement à partir du Bas-Empire. La faible représentation des objets en os au sein des offrandes funéraires paraît refléter la faible valeur sociale accordée à ce matériau dans le cadre de ces pratiques ; mais ce constat pourra être modifié par les découvertes futures. Conclusions sur la production d’objets en os et bois de cerf à Lemonum Les formes et les décors du mobilier osseux examiné se révèlent relativement simples ; les motifs figurés sont limités à quatre catégories d’objets pour lesquelles peu d’exemplaires sont connus : manches de couteaux, épingles à cheveux, plaques décoratives et stylets (ou épingles) à sommet composé de tablettes. Tenant compte des données manquantes, en particulier sur les opérations de fouilles anciennes, nos conclusions seront provisoires ; elles se borneront à dresser un bilan des observations et à dessiner des axes de réflexions sur le statut et l’installation des artisans dans la ville. Bien qu’une production de manches de canifs et de couteaux – et sans doute d’autres artefacts à motifs figurés – paraît identifiée sur le site des Cordeliers (voir note 7), elle n’était probablement pas la source de toutes les pièces présentes sur le marché de Lemonum. Ce genre de produits – auquel il faut ajouter les pyxides – arrivait-il de centres de production éloignés, étaient-ils finis (perforation, assemblage) dans les ateliers locaux ? Espace et “cohabitation ponctuelle” ? (fig. 40) Dans deux cas, le travail de l’os, voire du bois de cerf, est attesté au sein d’un espace défini, présentant des aménagements et des vestiges matériels de nature artisanale, notamment le travail des métaux : rue HenriOudin (n° 1) et Îlot des Cordeliers (n° 3). Les données, plus précises à propos du second site, illustrent le lien étroit qui unit cette activité avec le travail du fer et des alliages cuivreux, les trois étant pratiqués dans un même espace ; les archéologues affirmant même que ces matériaux auraient été travaillés “simultanément” dans l’atelier P212 (Jouquand et al. 2000, 124). Dans l’ensemble, faute d’indices contraires, il semble que la production des artisans de la capitale concerne essentiellement des artefacts courants fabriqués selon des normes standardisées. Enfin, les objets en os sont présents de façon anecdotique en contexte funéraire, dans les inhumations (lot d’épingles, bracelet, instrument indéterminé) et dans les incinérations en tant qu’offrandes primaires (cure-oreilles/stylet) ou secondaires réparties autour de l’urne (pyxide, cuillère, canifs). À propos de ces deux sites, le travail des matières dures animales peut être considéré comme un artisanat avéré (Ferdière 2001, 3), c’est-à-dire producteur et vendeur de produits finis ; cette situation nous éclaire cependant assez peu sur le statut de l’artisan en place : est-il permanent ou non ? 129 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? Fig. 40 – Cartographie des sites ayant livré des indices liés au travail de l’os et/ou du bois de cerf et à des artisanats autres à Lemonum (d'après les données jusqu’en 2003). Sur le site de la Maison des Sciences et Techniques, Espace Pierre-Mendès-France (n° 2), à la fin du IIe s. voire au début du IIIe s., le travail de l’os est attesté par la présence de rares déchets ; il est associé à une abondante matière première résultant d’une activité de boucherie. Des ateliers travaillant le métal sont implantés à proximité ; néanmoins il n’y a pas de concentrations d’ossements travaillés permettant de déduire la localisation de ce dernier dans un espace précis ; tout au plus, quelques objets finis sont-ils issus de la zone environnant le bassin et correspondant à l’occupation d’un bâtiment (“maison A”). À la fin du IIIe - début du IVe s., quelques déchets proviennent de l’intérieur d’un bâtiment doté de foyers (“maison B”). organisation, qui semble correspondre, encore dans ce cas, à une activité tournée vers l’extérieur – les produits finis étant peut-être vendus avec ceux des métallurgistes. Au moins à la première période, le travail de l’os se présente donc comme une activité marginale – ponctuelle ou permanente – de la boucherie. La relation entretenue entre la source d’approvisionnement et l’activité traduit l’existence d’une certaine Enfin, pour le site n° 5, dont les vestiges sont liés essentiellement à une occupation domestique, le travail de l’os est identifié grâce à la présence de quelques restes en dehors de tout espace ou structure à caractère artisanal. Les déchets sont le résultat de la préparation La rue de la Marne (site n° 4) dont le caractère artisanal semble prédominant, s’apparenterait dans son organisation au site précédent, le travail de l’os venant en parallèle d’une autre activité (teinturerie ?). Rue des Écossais (n° 6), la pratique du travail de l’os est surtout présumée à partir de la configuration du quartier – métallurgie – , et de la présence d’objets semifinis et finis. À ces trois derniers endroits, la condition de l’artisan – itinérant ou fixe – reste indéterminable. 130 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) de la matière première (des os longs) et s’inscrivent donc dans un processus dont les étapes ultérieures se déroulent hors du site. Le caractère commercial de l’activité disparaît-il au profit d’un cadre fermé : communauté familiale (Ferdière 2001) ou sous-traitance dont l’objectif est de fournir une matière première préparée ? et tabletterie cohabitent sur les sites de Metz-Gare et Metz-Saint-Vincent, mais elles sont situées en périphérie, en bordure de grandes voies (Demarolle 2005, 157158 ; pl. 4). À Poitiers, il existe plusieurs indications quant à la pérennité de cet artisanat après l’époque romaine ; notamment sur le site de la M.S.T. (n° 2) où il est attesté jusqu’au Ve-VIe s., avec peut-être une “spécialisation” de ce travail vers la fabrication de peignes. Au Moyen Âge, des indices de ce même artisanat apparaissent toujours sur le site de la M.S.T. et au parking du Calvaire (site n° 5 ; cf. note 13). Par ailleurs, le site de la Chambre de Commerce (n° 10) a livré en contexte post-romain – sans précision pour l’instant – deux éléments de peignes à double denture et double baguette : une plaque centrale dentée avec décoration d’ocelles, une portion de traverse avec trace de découpe des dents sur un côté (fig. 15, p. 112). Leur forme et les techniques employées s’accordent avec celles qui ont été observées sur des objets d’époque médiévale (Chandevau 2002, 43-44) et s’apparentent à des peignes trouvés à Agris (Charente) (Gomez de Soto 1996, n° 2829). Les découvertes des sites 8 et 9 restent celles de rebuts hors contexte. L’absence de structures spécifiques (espace et aménagement) est constatée en bien d’autres lieux : à Limoges, sur le site du C.H.R. : “aucun atelier n’a pu être mis en évidence” (Vallet 2000, 214), à Autun, le ou les ateliers demeurent non localisés car “il n'existe aucun lieu privilégié regroupant une concentration importante d'éléments” (Rodet-Belarbi 1999, 252). Dans ces deux villes, le travail des métaux s’est déroulé en même temps et vraisemblablement dans des espaces similaires ou voisins. À Reims (Marne), le travail de l’os qui est connu “par les déchets ou les ébauches, mais dont les outils et les structures sont rarement identifiés”, est associé aux métiers du feu : bronziers, forgerons et potiers (Deru 2002, 132, 134). Dans ces cas, il n’y a pas d’explication à cette dispersion des indices de travail et à leur absence de relation avec un espace ou un ensemble de matière première. Une cartographie des hommes ? Ainsi, la cartographie que nous établissons pour Poitiers antique permet-elle de localiser une activité et non des ateliers proprement dits (espace et aménagements spécifiques) ; même dans le cas des deux premiers sites présentés, le travail des matières animales (os et bois de cervidé) reste une pratique à proximité ou “en marge” d’autres artisanats dont les infrastructures semblent prédominantes. Un artisanat dans la ville, à l’époque romaine et après (fig. 1) Pendant le Haut-Empire, aux Ier et IIe s., le travail de l’os et du bois de cerf se situe dans la ville, soit dans des quartiers centraux (n° 1 et 2), soit non loin du centre (n° 5, parking du Calvaire). Aux IIe-IIIe s., les activités de boucherie et la teinturerie en parallèle desquelles l’os a été travaillé, sont implantées toujours dans la ville, mais vers sa périphérie (n° 3 et 5). Après l’édification du rempart, vers la fin du IIIe s. ou pendant le premier quart du IVe s., le site de la Maison des Sciences et Techniques (n° 2) sur lequel l’os et le bois de cerf continuent d’être travaillés, reste compris dans la cité. Le lien étroit qui unit artisans du métal (alliages cuivreux et fer) et des matières dures animales, observé à maints endroits – Alésia, Autun, Angers … – (48), ressort également dans le cas de la capitale pictonne. Le travail de l’os a été repéré dans certaines agglomérations réparties autour de Poitiers. À Naintré (Vienne), les niveaux d’occupation du théâtre ont fourni des rebuts de fabrication : ossements sciés (une vingtaine d’épiphyses de bœuf, un fragment de bois de cerf, …) (49), des déchets et des objets finis dont une forte proportion d’épingles à cheveux (Bertrand 1998, 61-62). Une répartition proche a été mise en évidence à Reims, par exemple (Polfer 2005, 40, fig. 3 : cependant la chronologie n’est pas précisée) ; à Metz, boucherie (48) En Gaule Belgique,16 sites ont livré des indices de travail de l’os, dans 12 cas il est associé au travail du fer et/ou du bronze (Polfer 2005, 32, tabl. 4 et 4a). À Angers (Maine-et-Loire), “une grande quantité de rebuts de fabrication d’objets en os, gonds et manches d’outils, prélevés dans des tibias et canons de cheval et dans des ramures de cerf” a été trouvée à proximité d’un atelier de bronzier (Aubin 1981, 350-352). (49) Les déchets osseux sont en cours d’étude par l’auteur, parallèlement à un réexamen du mobilier en os de ce site. 131 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? Un des sanctuaires de l’agglomération du Gué-deSciaux (Antigny, Vienne) abrite, à la fin du Ier s. ou au début du IIe s., un artisan travaillant l’os dont l’activité est repérée par des déchets rassemblés (épiphyses sciées). Il travaille vraisemblablement en même temps et à proximité d’un bronzier ; ils sont installés au sudest du lieu de culte, dans des bâtiments annexes, à l’intérieur de la galerie péribole. Mais l’os et le bois de cerf sont par ailleurs travaillés sur le site ou à proximité, dès les débuts du Ier s. et jusqu’au Bas-Empire, comme le prouvent les répartitions stratigraphique et chronologique des déchets et des objets finis (50). À Sanxay (Vienne), un ossement travaillé relevé parmi les nombreux objets en os récoltés sur le site au XIXe s., à l’emplacement d’un temple (?) transformé en thermes (Bertrand 1991, II, 9 ; III, pl. I, n° 5), témoigne d’une activité similaire. Enfin à Rauranum (Rom, Deux-Sèvres), le travail de l’os s’ajoute aux autres activités artisanales : métallurgie (fer et alliages cuivreux), boucherie et travail de la peau (Dieudonné-Glad 2001 ; voir infra Dieudonné-Glad, Rodet-Belarbi, p. 145). Bibliographie Les données relatives au travail de l’os à Lemonum fournissent les premiers éléments d’une réflexion sur le tissu artisanal de la ville antique, en particulier sur l’exploitation des matières d’origine animale. Pour être véritablement complète, devront lui être ajoutés les ensembles qui n’ont pas été examinés dans le cadre de cette étude et des observations sur la matière première, sa composition et son évolution, notamment sur les sites concernés par l’artisanat. Bertrand 1991b : I. 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Salin) Remarques sur les restes osseux conservés au dépôt de fouilles régional (90 ossements, 1 incisive de porc) Remarques sur les restes de faune provenant du comblement du bassin de la maison A : Les ossements conservés sont des métapodes de bovin (dont certains sont indiqués : “c. 10 caniveau”, “c. 2 destruction”, “salle 4 sous-sol c. 2 grise” ou “rempart égout”), des os longs de porc (brûlés) (“c. 2 destruction”) ainsi que des métapodes et des os de pattes d’équidés. Un humérus de capriné (“sol W c. 1”) présente des traces de sciage et un andouiller de cerf scié est issu d’une fosse (“N”) qui contenait des restes de porc (incisives, métatarse). Les restes provenant de divers niveaux de comblement du bassin sont sans conteste des restes de boucherie. Les niveaux 54004 et 54005 ont livré une très grande quantité d’os fragmentés (“esquilles”), typiques des déchets de l’activité bouchère. Les ossements, majoritairement de bœuf, mais aussi de mouton, de cochon et de cerf – en moindre proportion –, portent les traces de découpe primaire, effectuée sur vertèbre et plat de côte, notamment. Des traces résultant de la récupération de la peau apparaîtraient plus ou moins nettement sur certaines pièces : une côte de bovin (US 54003), sur un morceau de tibia de cerf (US 54004) et sur un codale et un navicocuboïde de bœuf (US 54004). Des cornes de bovins (US 54002, 54026) ou de capriné (US 54002) semblent avoir été volontairement conservées. La concentration de métapodes de même module suggère qu’une sélection a été pratiquée. Néanmoins, les indications relatives à la collecte de ces ossements sont trop lacunaires pour établir si ces restes étaient conservés dans un endroit défini ou s’ils étaient répartis dans un espace plus ou moins grand. En revanche, les nombreux fragments d’os longs de bovins travaillés sont sans aucun doute une partie de la réserve en matière première destinée à un artisan. Les métapodes sont très peu nombreux proportionnellement à la totalité des restes recueillis, et notamment à la présence de phalanges ; l’hypothèse qu’ils aient été prélevés à destination d’un artisan peut être émise. (1) Service d’archéologie préventive de la Communauté de Commune Bourges Plus. 135 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? Annexe 3 : Inventaire des objets étudiés (en deux morceaux concordants) ; l'ensemble est facetté. Dimensions cuilleron 27 x 29 ; ép. cuill. : 8,9 mm (fig. 4b, n° 3). Inc. : objet incomplet Dimensions maximales en millimètres L. : longueur ; l. : largeur ; diam. : diamètre ; ép. : épaisseur ; ht. : hauteur Pour les épingles et les aiguilles : diam. : diamètre du corps Après l’US : sa datation entre () Déchet – L. 31,4 ; l. 17,6 ; ép. 8. Semi-cuilleron ébauché, contours découpés ; face plane et dos bombé à facettes (fig. 4a, n° 1). Déchet – L. 53,5 ; l. 29,1 ; ép. 8,3. Une face plane, l'autre bombée à facettes ; une extrémité et un côté découpé pour former un cuilleron. L'autre extrémité est taillée grossièrement en biais. Taillé dans un os long, l'emplacement de la dépression centrale de l'os se trouve sur la face bombée (fig. 4a, n° 2). Rue Henri-Oudin (site n° 1) Aiguille – L. 91 ; diam. 5,2. Sommet conique de section ovalaire avec chas rectangulaire allongé (10 mm), corps de section circulaire fendu longitudinalement au niveau de la pointe. Béal A XIX.5 (fig. 16, n° 3). Déchet – L. 49,2 ; l. 27,2 ; ép. 10,2. Élément avec une face plane, l'autre bombée à facettes ; seul un côté et une extrémité sont découpés en quatre pans pour former un cuilleron. La dépression longitudinale naturelle de l'os est encore visible sur la face plane (fig. 4a, n° 3). Aiguille – L. 119 ; diam. 6,3. Sommet conique de section ovalaire avec chas rectangulaire allongé (14 mm), corps de section circulaire décroissant vers la pointe brisée. Béal A XIX,5. Déchet – L. 32,4 ; l. 28 ; ép. 9,5. Pièce de forme hexagonale ; avec une face plane et l'autre bombée à pans obliques. Une cassure en biseau se trouve au niveau du départ du manche (fig. 4b, n° 1). Aiguille – L. 94,5 ; diam. 4,2. Brisée au niveau inférieur du chas (rectangulaire ?), corps de section ovalaire devenant circulaire vers la pointe. Déchet – L. 60,3 ; l. 24,2 ; ép. 6,4. Cuilleron hexagonal, avec une face plane, l'autre bombée avec facettes. Le manche conservé en partie présente une section quadrangulaire et des facettes longitudinales. L'arrière de l'ébauche est irrégulièrement travaillé (fig. 4b, n° 2). Cuillère – L. 72,8. Inc. Brisée au départ du cuilleron ; pointe asymétrique polie après cassure. Béal A XXV,1. Cuillère – L. 130,2 ; diam. 6,2 ; ép. 2,8. Inc. Cuilleron circulaire, corps de section ovalaire avec pointe brisée. Cuill. 25,5 de diam. Béal A XXV,1 (fig. 5, n° 2). Déchet – L. 78,5 ; l. 27. Cuilleron plein et manche incomplet (en deux morceaux concordants). Facettes et reprises de découpe (fig. 4b, n° 3). Cuillère – L. 81,8 ; diam. 5,6 ; ép. 0,5. Inc. La partie supérieure du cuilleron est aplanie comme refaçonnée après cassure. Cuilleron très mince, partie inférieure du manche brisée. diam. cuill. 26,7 x 24,5. Béal A XXV,1 (fig. 5, n° 1). Déchet – L. 62,2 ; diam. 5. Portion d'os équarrie avec renflement. Corps d'épingle ? (fig. 3b, n° 7). Déchet – L. 95,5 ; l. 17,8 ; ép. 8,3. Portion d'os long, découpée longitudinalement ; restes de canal médullaire près de l'extrémité évasée (fig. 3b, n° 1). Cuillère-sonde – L. 128,7 ; diam. 7,2 ; ép. 5,9. L'extrémité en palette allongée est brisée. Le corps est orné d'un ensemble de moulures torsadées encadré de moulures transversales et de gorges. L'autre extrémité est en olive. Riha Löffelsonde b (fig. 5, n° 3). Déchet – L. 90,8 ; l. 12 ; ép. 9,5. Une extrémité pointue à facettes avec reprise de découpe, corps à facettes (fig. 4d, n° 1). Déchet – L. 82,3 ; diam. 4. Portion d'os long à facettes peu marquées et stries obliques. Déchet – L. 70,5 ; l. 10,5 ; ép. 5,4. Ébauche de cuillère allongée au sommet pointu avec départ de manche ; facettes (fig. 4d, n° 3). Déchet – L. 95,3 ; l. 15,7. Portion d'os long en partie épannelée ; partie spongieuse conservée près d'une extrémité (fig. 3b, n° 2). Déchet – L. 62,2 ; l. 12,9 ; ép. 5,9. Extrémité triangulaire à facettes (cuillère ?) et manche à facettes. Ébauche possible de cuillère-sonde (fig. 4d, n° 2). Déchet – L. 84 ; l. 27,8 ; ép. 7,6. Portion d'os long découpée de forme triangulaire, avec irrégularités spongieuses sur une face. Déchet – L. 66,5 ; l. 10,2. Moitié longitudinale d'un cuilleron avec manche, facettes et reprises de découpe (fig. 4b, n° 4). Déchet – L. 91 ; l. 25 ; ép. 9,5. Portion d'os long découpée de forme triangulaire avec irrégularités spongieuses sur une face. Déchet – L. 87,5 ; ép. 8,8. Cuilleron et manche brisés longitudinalement, de section quadrangulaire ; facettes et reprises de découpe (fig. 4c, n° 2). Déchet – L. 42,6 ; l. 23 ; ép. 6,6. Portion d'os avec une face lisse, l'autre spongieuse, bord découpé en 4 pans (fig. 3b, n° 6). Déchet – L. 98,2 ; l. 20. Cuilleron et manche, brisés à moitié longitudinalement. Facettes et traces de reprises de découpe (fig. 4c, n° 1). Déchet – L. 78,2 ; l. 5,2 ; ép. 8,9. Cuilleron avec une face plane et un dos bombé, le manche est conservé en partie 136 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) Déchet – L. 52 ; l. 26,5 ; ép. 6,8. Cuilleron plein et départ du manche brisé. Facettes (fig. 4b, n° 4). traces de lime ou d'écouanne ? Objet inachevé. US 12130 (1re moitié IVe s.) (fig. 8, n° 3). Élément de charnière – L. 33,9 ; diam. 24,7. Une perforation circulaire latérale. Béal A XI,2. Dé – L. 4,7 x 5,6. De petites dimensions, irrégulier ; les ocelles font 1 mm de diamètre ; de fines stries sur les faces. Béal B III. US 41001 (1re moitié IVe s. - début Ve ?) (fig. 10, n° 7). Élément de charnière – L. 35,2 ; diam. 34. Une perforation latérale circulaire. Béal A XI,2. Dé – L. 14 x 15,7. Surface polie, le chiffrage par ocelles ? est usé sur certaines faces (3,1, 6). Chiffrage : 1, 2/, 6 h, 5, 3/, 4. Béal B III. H.S. Élément de charnière – L. 36,6 ; diam. 33,3. Une perforation latérale ; fendu longitudinalement. Béal A XI,2. Élément de charnière – L. 41,4 ; diam. 27,8. Perforation latérale. Béal A XI,2. Déchet – L. 65 x 55. Plaque sans décor, avec des stries sur les deux faces. Prélevée dans un coxal (?) de bœuf. US 41021 (fin IIIe - début IVe s.) (fig. 10, n° 2). Élément de charnière – L. 36,5 ; diam. 33. Inc. Brisé longitudinalement au niveau de la perforation. Béal A XI,2. Déchet – L. 76,2. Épiphyse de bœuf sciée avec appendice de cassure ; une première rainure transversale de sciage (large de 3 mm) est conservée. US 43130 (fin IVe - début Ve s.) (fig. 10, n° 1). Élément de charnière – L. 31,9 ; diam. 34. Une perforation latérale. Béal A XI,2. Épingle – L. 104,6 ; diam. 4,8. Sommet plat, corps de section circulaire décroissant vers la pointe. Béal A XX,2 (fig. 6, n° 4). Élément de charnière – L. 82,3 ; diam. 26,1. Inc. Une extrémité brisée au niveau d'une des deux perforations latérales ; fendu longitudinalement. Béal A XI,1. US 54015 (IIe-IIIe s.). Épingle – L. 108 ; diam. 4,6. Sommet conique à facettes, corps de section circulaire. Béal A XX,3 (fig. 6, n° 3). Épingle – L. 115,4 ; diam. 4,9. Sommet conique pointu à facettes, corps de section ovalaire au sommet devenant circulaire vers la pointe. Béal A XX,3 (fig. 6, n° 6). Élément de charnière – L. 121,6 ; diam. 26,6. Une extrémité brisée au niveau d'une des deux perforations ; elle porte trois rainures transversales avec résidus de substance noire. Perforation de 9,5 mm de diamètre. Stries tangentes au pourtour des deux perforations. Métatarse de bœuf. Béal A XI,1. US 54015 (IIe-IIIe s.) (fig. 8, n° 1). Épingle – L. 96 ; diam. 4,4. Sommet conique à facettes, corps de section ovalaire vers le sommet, devenant circulaire vers la pointe. Béal A XX,3 (fig. 6, n° 5). Épingle – L. 112,2 ; diam. 5,8. Sommet arrondi dans le prolongement du corps. Béal A XX,4. Élément de charnière – L. 33,4 ; diam. 26,1. Cylindrique avec perforation latérale ; extrémités tournées. Béal A XI,2 US 72012. Épingle – L. 55,1 ; diam. 4,5. Inc. Corps brisé à moitié environ ; sommet arrondi. Béal A XX,4. Élément de charnière – L. 25,8 ; diam. 23,2. Élément court avec perforation circulaire (diam. 7). Béal A XI,2. US 12130 (1re moitié du IVe s.). Épingle – L. 70,4 ; diam. 3,5. Tête sphéroïdale et corps renflé, tous les deux à facettes. Béal A XX,7. Épingle – L. 57,2 ; diam. 3,3. Tête sphéroïdale. Béal A XX,7. Épingle – L. 69 ; diam. 2,9. Tête à facettes irrégulière (diam. 4,1), corps de section irrégulière avec stries obliques. US 29037 (mi-IVe - début Ve s.) (fig. 9, n° 2). Épingle – L. 95 ; diam. 3,1. Tête oblongue, corps renflé ; facettes sur les deux. Béal A XX,8. Épingle – L. 42,4 ; diam. 6,3. Inc. Sommet orné de rainures transversales (sur 7 mm) précédées d'une moulure arrondie, corps renflé. Partie inférieure brisée. US 11226 (Ve-VIe s. ?). Pion de jeux – diam. 19,4 ; ép. 5,8. Une face bombée ornée de deux rainures marquées encadrant deux autres plus légères ; au centre, petit creusement circulaire. Revers lisse. Béal A XXXIV,2 (fig 6, n° 8). Épingle – L. 79,1 ; diam. 4. Tête irrégulière en ogive à facettes (diam. 7,4 x 8,4), corps très légèrement renflé avec stries obliques régulières. US 29036 (mi-IVe - début Ve s.) (fig. 9, n° 1). Stylet (?) – L. 145 ; diam. 5,9. Corps de section ovalaire à circulaire dont le renflement est souligné d'une rainure ; une extrémité en longue pointe fine et arrondie, l'autre brisée (fig. 6, n° 7). Épingle – L. 80,7 ; diam. 3,4. Inc. Tête plate et circulaire, corps renflé à facettes ; pointe brisée. Béal A XX,5. US 54001. Rue Jean-Jaurès, ancien Évêché (site n° 2) Épingle – L. 63,8 ; diam. 3,5. Tête en forme de disque au sommet conique (diam. 5,3), pointe arrondie réutilisée après cassure ; corps court. Béal A XX,5 US 41067 (fin IIIe - début IVe s.) (fig. 10, n° 3). Cuillère – L. 35 ; ép. 4. Inc. Départ du cuilleron circulaire conservé et du corps. Béal A XXV,1 US 28006 (post. destruction Maison A). Dé – L. 10,3 x 9,4 x 8,8. Parallélépipède aux faces lisses ; des rainures soulignent les arêtes. De fines stries obliques sur les faces, parfois croisées et plus ou moins marquées : Épingle – L. 55 ; diam. 4,2. Inc. Pointe brisée. Tête sphérique à facettes ; corps de section ovalaire légèrement 137 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? renflé et à facettes. Béal A XX,7. US 12123 (fig. 32, n° 4). Peigne – L. 47,7 ; l. 70 ; ép. 9. Inc. Traverses avec décor de rainures et d’ocelles, les rivets en fer sont oxydés. Plaques dentées avec ocelles aux extrémités. Riha zweizeilige Dreilagenkämme. US 1085. Épingle – L. 92,5 ; diam. 3,9. Tête sphérique (4 x 4,6 mm) ; corps de section ovalaire renflé près du col, pointe fine. Béal A XX,7. Peigne – L. 27. Plaque rectangulaire bordée de deux rangées de dents cassées ; départ d’une perforation aux extrémités. US 11200 (fig. 11, n° 1). Épingle – L. 79,1 ; diam. 4,1. Tête sphérique (7,1 x 7,7 mm) à facettes polies, corps légèrement renflé, pointe asymétrique. Béal A XX,7. US 43130 (fin IVe - début Ve s.). Peigne – L. 21. Plaque à double denture avec perforation près d’une extrémité ; une face brute, l’autre avec traces de sciage. (fig. 11, n° 2). Épingle – L. 101,1 ; diam. 4,2. Brisée en deux morceaux, tête sphéroïdale (diam. 4,4 x 4,5) ; corps renflé et lisse, pointe fine. Béal A XX,7. US 41115 (fin IIIe - début IVe s.) (fig. 32, n° 3). Îlot des Cordeliers (site n° 3) Dé – L. 15,6 x 14. Entier, plein, chiffrage en partie effacé : 1, 2 horizontal, 6I, 5, 4, 3. Faces 3 et 4 avec canal médullaire plein. Béal B III. US 2195. Épingle – L. 88,2 ; diam. 3,3. En deux fragments, tête sphéroïdale (diam. 4,3 x 3,8). Béal A XX,7. US 12199 (Ve - mi-VIIIe s.) (fig. 32, n° 1). Épingle – L. 77,4 ; diam. 3,9. Tête ovalaire, corps enflé, pointe brisée. Béal A XX,8. US 251. Épingle – L. 77,5 ; diam. 3,1. Tête à facettes (diam. 6,5 x 6). Corps dont le diamètre décroît vers la pointe. Béal A XX,7. US 12199 (Ve - mi-VIIIe s.) (fig. 32, n° 2). Jeton – diam. 13,9 ; ép. 2,4. Deux faces lisses, tranche en deux pans obliques. Béal A XXXIII,1. US 2414. Épingle – L. 100,4 ; diam. 4,1. Surface laissée brute, non polie. Tête de diam. 6,9 x 6,7. Béal A XX,7. US 12199 (Ve - mi-VIIIe s.). Jeton – diam. 14,1 ; ép. 3,1. Deux faces lisses, tranche en deux pans obliques irrégulière. Sur une face, un graffito : III. Béal A XXXIII,1. US 2413. Épingle – L. 63,2 ; diam. 3,5. Inc. Tête de section circulaire évasée au sommet pointu ; corps renflé, partie inférieure brisée. Béal A XX,8. US 29033 (mi-IVe - début Ve s.) (fig. 9, n° 3). Jeton – diam. 14,8 ; ép. 2,2. Deux faces lisses, perforation centrale, tranche arrondie. Béal A XXXIII,4. US 2037. Manche de canif – L. 60,6 ; diam. 12,6. Tronconique ; en deux morceaux concordants ; trace de tournage à l'extrémité. US 2533 (fig. 21, n° 2). Épingle – L. 37. Inc. Tête oblongue à facettes (6,4 x 6,6), partie inférieure brisée. Béal A XX,8. US 12121 (1re moitié du IVe s.). Manche de couteau – L. 81,7 ; l. 24,2. Inc. De section quadrangulaire, figure un chien couché les pattes arrière repliées sous lui, présenté sur un socle au dos duquel on voit une rainure large et peu profonde (repli de la lame). Le canal médullaire de l'os a été poli. En quatre morceaux concordants. US 2533. Épingle – L. 103 ; diam. 2,6. Tête fusiforme ou en ogive (diam. 4,1) allongée dans le prolongement du corps très légèrement renflé et lisse. Béal A XX,8 var. US 61001 (fig. 32, n° 6). Épingle – L. 86,2. Tête quadrangulaire à facettes, corps renflé à facettes, pointe émoussée. Riha 12.21. US 41064 (fin IIIe s.) (fig. 10, n° 5). Rue de la Marne (fouilles 1982-1984) (site n° 4) Dé – L. 6,5 x 5,7. Inc., fendu à moitié environ. Face conservée à 6 cercles pointés de 1,2 mm de diam., la face portant 5 cercles conserve 2 cercles et le départ du cercle central : le dé a dû se fendre au moment de la réalisation du chiffrage. Les trois autres faces sont lisses et sans décor. Objet inachevé (fig. 12, n° 8). Épingle – L. 87,3 ; diam. 3,1. Tête cubique à facettes losangiques (ht. 7 ; l. 5,6), corps très légèrement renflé. Riha 12.21.2. US 41097 (fin IIIe s.) (fig. 10, n° 6). Épingle – L. 58 ; diam. 3,1. Inc. Tête en deux disques superposés (diam. 3 ; ht. 3), partie inférieure brisée. Riha 12.23. US 1034 (fig. 32, n° 5). Déchet – L. 19,2 ; l. 6,8 ; ép. 6,4. Portion d'os de forme parallélépipédique, aux faces lisses avec irrégularités, extrémités avec stries fines obliques (lime ?). US 15004 (fig. 12, n° 6). Jeton – diam. 12,2 ; ép. 4. Faces lisses, supérieure bombée ; tranche à trois pans arrondie. Béal A XXXIII,1. US 35000 (2e moitié IVe-Ve s.). Lissoir (?) – L. 105,1 ; diam. 10,2. Portion d’os long facetté ; une extrémité est en biseau dont la face plane est bien lisse. US 12130 (1re moitié du IVe s.) (fig. 8, n° 2). Déchet – L. 16,4 ; l. 2,6 ; ép. 5,8. Portion équarrie de section quadrangulaire irrégulière. Une extrémité porte de très fines stries. US 13023 (fig. 12, n° 5). Médaillon (bois de cervidé) – diam. 53,5 ; ép. 7. Pierrure brisée au niveau des deux séries de deux perforations circulaires ; partie centrale bombée lisse avec rainures concentriques en périphérie et téton central ; au revers stries et surface polie. US 12085 (fig. 8, n° 6). Déchet – L.16 x 7,3 x 6,3. Portion équarrie de section quadrangulaire irrégulière. Une extrémité porte de très fines stries. US 13023 (fig. 12, n° 7). Déchet – L. 60,8 x 7,1. Baguette épannelée avec une 138 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) extrémité en pointe (avec une portion d'os brut pointue, L. 50). US 13059 (fig. 12, n° 2). Aiguille – L. 85 ; diam. 4,9. Inc. Sommet conique, chas en 8. Pointe brisée. Corps de section ovale. Béal XIX,2. US 1449 (2e moitié IIe s.) (fig. 16, n° 2). Déchet – L. 16,5 x 8,1. Portion d'os de section ovalaire épannelée et lissée ; stries obliques aux deux extrémités (scie ?), l'une présente une esquille de cassure. US 13006 (fig. 12, n° 4). Cure-oreille – L. 84,5 ; ép. 4. Inc. Pointe brisée, corps renflé, palette circulaire inclinée. Riha. Ohr. e. US 1518 (2e moitié IIe s.) (fig. 25). Déchet – L. 39,5 x 6,9. Portion d'os long épannelée et appointée ; sciée à une extrémité. US 13006 (fig. 12, n° 3). Déchet – L. 51,9 ; l. : 32,1. Inc. Portion de diaphyse brisée longitudinalement ; sciée aux deux extrémités. US 1349 (fig. 13, n° 6). Déchet – L. 47,8 ; l. 23,9 ; ép. 15,4. Moitié d'une portion d'os long épannelé dont l'extrémité a été arrondie par enlèvements de matière. US 13023 (fig. 12, n° 1). Déchet – L. 29,5 ; l. 6,8. Inc. à moitié. Partie transversale d'un os long, canal médullaire brut. US 1019 (fig. 13, n° 4). Déchet – L. 48,8 ; l. 34,2. Inc. dans sa hauteur ; portion de diaphyse sciée à ses deux extrémités ; l'une conserve un appendice de cassure. US 1248 (IIIe-IVe s.) (fig. 13, n° 5). Déchet – L. 102 ; l. 30,4 ; ép. 11,2. Portion d'os dans laquelle ont été découpées 4 pièces circulaires de 14 mm de diamètre. Trois découpes sont proches, l'autre est plus éloignée. L'intérieur des creusements présente un ressaut indiquant une découpe en deux temps, à partir des deux faces. US 16001 (fig. 12, n° 9). Déchet – L. 85 ; diam. 26,8. Diaphyse d'os long taillée à facettes longitudinales, nombreuses reprises de découpe. US 1509 (fig. 13, n° 2). Indéterminée – L. 39,3 ; l. 9,1. Fragment d'un élément cylindrique ; deux gorges parallèles près d'une extrémité. Diam. restitué 19 env. US 13070. Déchet – L. 57,5 ; diam. 32,1. Ébauche d'élément de charnière à facettes longitudinales, fendue dans sa hauteur (c'est probablement la cause de son abandon par l'artisan). US 1518 (2e moitié IIe s.) (fig. 13, n° 3). Rue de la Marne, Anc. Gendarmerie (2001-2002) (site n° 4) Déchet – L. 91,2 ; l. 57,5. Deux baguettes de section quadrangulaire avec faces couvertes de stries obliques (traces de sciage). US 1483 (fig. 13, n° 1). Aiguille – L. 59,3 ; diam. 4,4. Inc. Sommet brisé au niveau inférieur d'une perforation circulaire. Extrémité finale réappointée grossièrement avec facettes ; corps de section ovalaire. US 599 (10 av. - 80 ap. J.-C.). Décor – L. 79,2 ; ép. 2,3. Fragment de plaque avec une face rainurée et l'autre brute ; un trou de fixation. US 1837. Élément de charnière – L. 117,3 ; diam. 26,7. Trois rainures colorées de noir à une extrémité, deux perforations latérales. Une entaille au niveau d'un trou. Béal A XI,1. US 1449 (2e moitié IIe s.). Couteau – L. 42,3 ; l. 13 ; ép. 6. Inc. départ du manche : de section rectangulaire (plein ?) légèrement trapézoïdale. Oxydation cuivreuse et départ d'une lame en fer droite (oxydation) dans le prolongement du manche qui est brisé. US 917 (Ier ou IIIe s.). Élément de charnière – L. 119,4 ; diam. 26,4. Trois rainures colorées de noir à une extrémité, deux perforations latérales. Béal A XI,1. US 1449 (2e moitié IIe s.). Élément de charnière – L. 22,3 ; diam. 18. Inc. Moitié tronconique avec perforation circulaire à mi-hauteur ; deux rainures près de chaque extrémité et une rainure centrale au niveau de la perforation dans lesquelles une substance noire est conservée. Béal A XI,2. US 331 (2e moitié Ier s.). Élément de charnière – L. 70,5 ; l. 26,5. Inc. Extrémité brisée portant deux rainures très altérées. Béal A XI,1. US 1171. Élément de charnière – L. 28 ; l. 21,6. Une perforation latérale. Béal A XI,2. US 1524. Indéterminé – diam. 15,2 ; ép. 3,6. Élément circulaire de section plan convexe avec tranche oblique, perforation circulaire centrale (diam. 3,5) ; face bombée lisse, revers strié (façonnage). US 363 (2e moitié Ier s.). Élément de charnière – L. 43,5 ; diam. 23,6. Inc. Brisé longitudinalement. Béal A XI,2. US 1124. Élément de charnière – L. 39 ; diam. 26,6. Une perforation latérale. Béal A XI,2. US 1248 (IIIe-IVe s.). Jeton – diam. 16,6 ; ép. 4,5. Deux faces lisses, profil en deux pans obliques ; une face légèrement pointée au centre. Béal A XXXIII,1. US 2403 (fin Ier s.). Élément de charnière – L. 35,6 ; diam. 27,3. Une perforation latérale, paroi opposée perforée. Béal A XI,2. US 1369 (Ier-IIIe s.). Stylet – L. 111,4 ; diam. 8,5. Inc. Corps renflé à mihauteur, puis s'amincissant vers la pointe arrondie. Une extrémité brisée. Béal A XVIII,4. US 2486 (fin Ier s. av. début Ier s. ap. J.-C.) (fig. 17, n° 1). Épingle – L. 85,6 ; diam. 6,4. Inc. Tête ovalaire, diamètre égal à celui du corps de section ovale puis circulaire. Pointe brisée. US 1449 (2e moitié IIe s.) (fig. 31, n° 8). Quartier du parking du Calvaire (site n° 5) Épingle – L. 74,4 ; diam. 3,6. Inc. Tête brisée, corps renflé. US 1369 (Ier-IIIe s.). Aiguille – L. 88 ; l. 9,5. Façonnée dans un os brut, chas circulaire percé dans la partie évasée, pointe grossière, corps de section triangulaire irrégulier. US 1661. Épingle – L. 112,2 ; diam. 4,5. Corps de section ovalaire, sommet composé d'une pointe à base triangulaire précédée 139 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? d'une partie de section quadrangulaire décorée d'incisions croisées sur chaque face. US 1248 (IIIe-IVe s.) (fig. 31, n° 18). Jeton – diam. 16,5 ; ép. 4,3. Jeton circulaire avec face supérieure pointée, tranche en trois pans, un côté usé. Béal A XXXIII,1. US 1868. Épingle – L. : 127 ; diam. 6,2. Sommet conique ; Béal A XX,3. US 2066 (IIIe-IVe s.). Poinçon – L. 47,4 ; l. 15,2 ; ép. 6,5. Inc. Partie supérieure façonnée dans un os long brut, sommet avec partie supérieure conservant une zone spongieuse ; décor sur trois faces d'incisions horizontales et obliques. US 1730. Épingle – L. 49,6 ; diam. 5,2. Sommet légèrement conique, corps diminuant vers la pointe brisée puis polie. Diam. 5,2 x 4,7. Béal A XX,3. US 1455 (IIIe-IVe s.) (fig. 30, n° 15). Rue des Écossais (site n° 6) Épingle – L. 72,2 ; diam. 4,5. Sommet arrondi, pointe brisée puis polie. Béal A XX,4. US 1198 (IIIe s.) (fig. 31, n° 14). Aiguille – L. 73,6 ; diam. 4,4. Sommet conique à facettes, corps de section ovale, diamètre diminuant de la base du cône vers la pointe, chas en 8 décalé. Béal A XIX,2. US 21095 (2e moitié IIe s.). Épingle – L. 45 ; diam. 5,2. Inc. Corps brisé, sommet dans le prolongement du corps, arrondi. Béal A XX,4. US 1278 (IIIe s.) (fig. 31, n° 16). Aiguille – L. 111,5 ; diam. 4,3. Sommet à facettes grossièrement ogival, chas en 8, corps de section polygonale du sommet jusqu'à la moitié de l'objet puis de section circulaire jusqu'à la pointe fine. Légèrement courbe. Béal A XIX,3. US 21095 (2e moitié IIe s.) (fig. 16, n° 1). Épingle – L. 38,8 ; diam. 2,9. Inc. Partie supérieure formée d'une tête discoïdale irrégulière. Béal A XX,5. US 1248 (IIIe-IVe s.). Épingle – L. 80,7 ; diam. 3,5. Tête sphéroïdale pointue, corps renflé, pointe émoussée. Béal A XX,7. US 1550 (IIIe-IVe s.) (fig. 31, n° 5). Épingle – L. 46,8 ; diam. 3,3. Inc. Tête approximativement sphérique à facettes, corps brisé à moitié. Béal A XX,7. US 2058 (IIe-IIIe s.) (fig. 31, n° 6). Aiguille – L. 113,4 ; diam. 5,4. Corps de section ovale légèrement polygonale brisé au sommet en biseau. Diamètre diminuant régulièrement vers la pointe fine, légèrement dissymétrique. En deux morceaux concordants collés. Teinte verdâtre. US 21082 (Haut-Empire). Épingle – L. 69,2 ; diam. 3,4. Inc. Pointe brisée, sommet sphéroïdal irrégulier, corps à peine renflé. Béal A XX,7. US 1008 (IIIe-IVe s.) (fig. 31, n° 3). Anneau – diam. 22,6 ; diam. jonc 2,7. Brisé à moitié à peu près. Surface lisse, de section circulaire. Guiraud 8a. US 21051 (fig. 30, n° 21). Épingle – L. 54,8 ; diam. 4. Inc. Partie inférieure brisée, tête pointue, sphéroïdale au sommet. Béal A XX,7. US 1602 (IIIe-IVe s.) (fig. 31, n° 7). Cuillère – L. 119,5 ; diam. manche 3,9 ; ép. cuill. 1,2. Cochlear à cuilleron brisé, bord plat avec stries obliques, intérieur avec cercles concentriques ; le dos présente des stries obliques plus ou moins profondes, dans le prolongement du manche. Manche de section polygonale avec de fines stries obliques sur toute sa longueur et pointe brisée ; il se prolonge sur le dos du cuilleron par deux rainures convergentes. Béal A XXV,1. US 21076 (2e moitié IIe s.) (fig. 24, n° 1). Épingle – L. 52,7 ; diam. 4. Inc. Corps renflé, brisé à environ la moitié, tête sphéroïdale plus large que haute, aplanie sur une face. Béal A XX,7. US 1038 (IIe-IIIe s.) (fig. 31, n° 4). Épingle – L. 42,1 ; diam. 3. Inc. Corps renflé, brisé environ à la moitié, tête pointue sphéroïdale. Béal A XX,7. US 1244 (IVe s.) (fig. 31, n° 1). Dé – L. 14,8 x 12,8. Dé cubique à chiffrage fait de doubles cercles, certaines faces sont très usées voire illisibles (4,1, 6, 5). Jaunâtre. Chiffrage : 1, 2, 6I, 5, 4, 3/. Béal B III. US 21095 (2e moitié IIe s.) (fig. 33, n° 1). Épingle – L. 101,7 ; diam. 3. Corps renflé, tête irrégulière, sommet pointu sphéroïdale. Béal A XX,7. US 1248 (IIIeIVe s.) (fig. 31, n° 2). Décor – L. 49,2 ; ép. 5,3. Inc. Plaquette décorée de rainures horizontales et obliques entre lesquelles sont disposés des cercles pointés. US 1310 (fig. 35). Épingle – L. 98,6 ; diam. 3,9. Corps renflé, tête au sommet plat sur base arrondie “caliciforme”. Riha 12.17. US 1008 (IIIe-IVe s.) (fig. 31, n° 17). Disque – diam. 20 ; ép. 2,4. Inc. au quart, lisse sur ses deux faces et bords irréguliers. Jeton ? US 21095 (2e moitié IIe s.) (fig. 33, n° 7). Épingle – L. 52,2 ; diam. 2,8. Inc. Partie inférieure brisée. Tête formée de deux disques superposés, corps renflé. Riha 12.23. US 1008 (IIIe-IVe s.) (fig. 31, n° 10). Épingle – L. 57,5 ; diam. 3. Inc. Sommet conique, précédé d'une moulure irrégulière, corps s'amincissant vers la pointe brisée. US 1383 (IIe-IIIe s.) (fig. 31, n° 12). Disque – diam. 20. Disque de forme irrégulière, tranche au profil bombé, surface polie mais conservant quelques irrégularités naturelles. Jeton ? US 21060 (fig. 33, n° 8). Épingle – L. 54,6 ; diam. 4,6. Inc. Partie inférieure brisée. Sommet sphéroïdal précédé d'une moulure dans le prolongement du corps. Type Riha 12.26.4. US 1005 (IIIe-IVe s.) (fig. 31, n° 11). Élément de charnière – L. 78,2 ; diam. 26,2. Cylindre avec deux perforations latérales, trois rainures au niveau de l'une d'elles ; une extrémité sciée, l'autre tournée. Béal A XI,1. US 22026. 140 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) Élément de charnière – L. 29,2 ; diam. 23,7. Inc. manque un tiers dont la perforation ; paroi opposée avec creusement conique. Béal A XI,2. US 1079. Épingle – L. 57,8 ; diam. 3,5. Inc. En deux morceaux concordants ; pointe brisée. Béal A XX,5. US 21082 (Haut-Empire) (fig. 31, n° 14). Élément de charnière – L. 42. Inc. à moitié environ. Béal A XI,2. US 21073. Épingle – L. 56 ; diam. 3,8. Inc. Tête discoïdale, pointe brisée. Béal A XX,5. US 21006 (fin IIe s.) (fig. 31, n° 13). Élément de charnière – L. 39,6. Une perforation latérale. Béal A XI,2. US 21073. Épingle – L. 37,4 ; diam. 3,7. Inc. Brisée à mi-corps. Tête sphéroïdale. Béal A XX,7. US 21093 (2e moitié du IIe s.). Élément de charnière – L. 31,9 ; diam. 27,7. Cylindre avec une perforation latérale. Béal A XI,2. US 21093 (2e moitié IIe s.). Épingle – L. 55,3 ; diam. 3,3. Tête sphéroïdale. Pointe courte retaillée après cassure. Béal A XX,7. US 21093 (2e moitié du IIe s.) (fig. 31, n° 5). Élément de charnière – L. 36,2. Une perforation latérale. Béal A XI,2. US 21095 (2e moitié IIe s.). Épingle – L. 76,7 ; diam. 2,6. Tête sphéroïdale, pointe arrondie, corps presque droit. Béal A XX,7. US 21093 (2e moitié du IIe s.) (fig. 31, n° 7). Élément de charnière – L. 23 ; diam. 24,4. Cylindre avec une perforation latérale, tourné aux deux extrémités. Béal A XI,2. US 22062 (fig. 37, n° 7). Épingle – L. 99,7 ; diam. 3. Tête sphéroïdale polie, corps renflé. Béal A XX,7. US 21093 (2e moitié du IIe s.) (fig. 31, n° 9). Élément de charnière – L. 41,4 ; diam. 28,5. Cylindre avec une perforation latérale. Béal A XI,2. US 23004. Épingle – L. 100,5 ; diam. 2,5. Objet fin. Tête sphéroïdale lisse, corps renflé pointe fine. Béal A XX,7. US 21093 (2e moitié du IIe s.) (fig. 31, n° 10). Élément de charnière – L. 34,8 ; diam. 27,7. Cylindre sans perforation. Béal A XI,2. US 1569 (fig. 14, n° 1). Élément de charnière – L. 39,9 ; diam. 25,2 ; diam. trou 0,88. Extrémité brisée en V. Béal A XI,2. US 21008. Épingle – L. 69 ; diam. 3,9. Tête à peu sphéroïdale équarrie sur un côté, à facettes très apparentes. Sommet légèrement pointu. Corps droit, pointe large arrondie (réutilisée après cassure ?). Objet grossier. Diam. tête 6,13 x 5. Béal A XX,7. US 21082 (Haut-Empire) (fig. 31, n° 19). Élément de décor – L. 70,6 ; diam. 42,3 ; ép. 5,2. Face supérieure présentant en relief la scène suivante : un personnage rondelet portant un bonnet de type phrygien, ailé est debout sur un char à deux roues tiré par deux bovidés (bige). Il s'agit d'un Amour aurige d'un attelage de deux bovidés. Sur la face postérieure des traits obliques se croisant et des traces de reprises de sciage. Une série de quatre trous se distingue en bordure de la plaquette aux endroits où elle brisée et de faible épaisseur, quatre autres perforations ont été réalisées sans doute après cassure plus au centre de la plaque. Les cassures périphériques sont polies, ce qui atteste une utilisation postérieure aux brisures. Aucune trace d'oxydation autour des trous. US 21093 (2e moitié IIe s.) (fig. 34). Épingle – L. 61,5 ; diam. 3,4. Inc. Tête circulaire à facettes en partie polie. Corps avec facettes, pointe brisée. Béal A XX,7. US 21083 (fig. 31, n° 2). Épingle – L. 65,9 ; diam. 3,7. Inc. En deux morceaux collés. Tête à facettes, corps avec facettes, pointe brisée. Béal A XX,7. US 21082 (Haut-Empire) (fig. 31, n° 20). Épingle – L. 82,9 ; diam. 3,7. Tête à facettes, col irrégulier, corps à peine renflé. Pointe lisse en biseau irrégulière. En deux morceaux concordants. Béal A XX,7. US 21083 (fig. 31, n° 4). Épingle – L. 101,9 ; diam. 5,6. Sommet légèrement conique et poli, décentré ; corps de section polygonale devenant oval vers la pointe, son diamètre diminue du haut vers le bas, il est couvert de stries obliques. Béal A XX,2. US 1310 (fig. 31, n° 11). Épingle – L. 60,3 ; diam. 2,9. Diam. tête 5,3 x 5 ; ht. 4,5. Pointe brisée en biais mais polie : sans doute utilisée après cassure. Béal A XX,7. US 21006 (fin IIe s.). Épingle – L. 115,9 ; diam. 9,7. Pointe moyenne fine et dyssimétrique, peut-être retaillée après cassure. Béal A XX,2. US 21054 (fig. 31, n° 12). Épingle – L. 21,9 ; diam. 2,8. Inc. Brisée au premier quart du corps, tête à facettes. Béal A XX,8. US 21093 (2e moitié du IIe s.). Épingle – L. 78,1 ; diam. 1,8. En deux morceaux. Tête discoïdale. Béal A XX,5. US 21093 (2e moitié IIe s.) (fig. 31, n° 15). Épingle – L. 76,9 ; diam. 3,2. Pointe asymétrique, réaménagée après cassure ? Béal A XX,8. US 21093 (2e moitié du IIe s.) (fig. 31, n° 1). Épingle – L. 79,8 ; diam. 3,5. Tête en forme de disque dont la face supérieure est légèrement conique. Béal A XX,5. US. 21093 (2e moitié IIe s.) (fig. 31, n° 16). Épingle – L. 62,5 ; diam. 3. Pointe courte asymétrique utilisée après cassure. Béal A XX,8. US 21093 (2e moitié du IIe s.) (fig. 31, n° 3). Épingle – L. 83,8 ; diam. 3,5. Tête en forme de disque dont la face supérieure est conique et lisse, corps renflé, pointe fine. Béal A XX,5. US 21093 (2e moitié IIe s.) (fig. 31, n° 17). Épingle – L. 44,5 ; diam. 3,8. Inc. Tête en ogive allongée, corps renflé, brisée au premier tiers environ. Béal A XX,8. US 21093 (2e moitié du IIe s.) (fig. 31, n° 8). Épingle – L. 58,7 ; diam. 3,3. Tête à facettes corps court, 141 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? pointe réutilisée après cassure. Béal A XX,8. US 21093 (2e moitié du IIe s.) (fig. 31, n° 6). cuivreux. Lame en fer large très oxydée, brisée au niveau de la soie et à sa pointe. L. lame en fer 76,5. US 1281 (fig. 21, n° 1). Épingle – L. 54,6 ; diam. 3,9. Inc. Partie terminale brisée, tête à facettes irrégulière. Béal A XX,8. US 21083 (fin IIe s.). Déchet – L. 32,5 ; l. 14,8. Portion longitudinale d'un élément cylindrique ; conserve la trace comparable à celle laissée par la perforation du trou latérale des éléments de charnière dans la paroi opposée à celle-ci. Diam. restitué 24,5 env. US 2121. Épingle – L. 40,7 ; diam. 2,9. Inc. Partie supérieure brisée, corps de section plan-convexe puis circulaire vers la pointe émoussée. US 21083 (fin IIe s.). Décor – L. 34,7 ; l. 16,1 ; ép. 2,6. Fragment de plaque prélevé dans la paroi d'un os long, décorée d'ocelles (2 entières, 2 autres incomplètes). Emplacement d'une perforation près d'un bord. US 2072. Épingle – L. 66,6 ; diam. 5,7. Corps de section circulaire, surface lisse, brisé au-dessus du renflement maximun du corps, pointe arrondie.US 21083 (fin IIe s.). Épingle – L. 77,4 ; diam. 2,8. Tête manquante, la cassure est polie ; Corps brisé et fendu à moitié, section circulaire, renflé au max. à 50 mm de la pointe, celle-ci est dissymétrique et légèrement arrondie. US 21006 (fin IIe s.). Élément de charnière – L. 25,7 ; diam. 20,8. Petit élément avec une perforation latérale, brisé au niveau où la paroi est fine. Béal A XI,2. US 2121. Peigne – L. 39,3 ; l. 11 ; ép. 4,5. Portion de baguette centrale présentant une série de rainures transversales et croisées grossières. Sur un bord, des incisions régulières laissées par réalisation de la denture. Un rivet en fer (L. 12,8) traverse la plaque. L'extrémité conservée forme un arrondi irrégulier. US 1101 (fig. 15, n° 2). Épingle – L. 29,5 ; diam. 2,2. Inc. Diam. tête 5 ; ht. 55. Partie inférieure brisée, tête de section quadrangulaire avec facettes en forme de cube allongé aux angles arrondis et sommet bombé, corps de section polygonale dont le diamètre diminue légèrement du col vers l'extrémité brisée. Riha 12.21. US 21053. Jeton – diam. 19,4 ; ép. 3,8. Mamelon central brisé sur un tiers, deux rainures concentriques. Tranche en deux pans obliques. Béal A XXXIII,5. US 1175 (fig. 33, n° 3). Peigne – L. 17,8 ; l. 41,8 ; ép. 3,8. Inc. Plaque aux tranches lisses avec sur les deux faces, une série d'ocelles irréguliers ; double denture en partie conservée sur un côté. Reste un rivet en fer près d'un bord. US 1132 (fig. 15, n° 1). Jeton – diam. 18 ; ép. 3,3. Tranche droite, la face supérieure porte une rainure périphérique et un bouton central au milieu d'une dépression. Béal A XXXIII,6. US 21095 (2e moitié du IIe s.) (fig. 33, n° 5). Dégagement du Baptistère-Saint-Jean (site n° 11) Épingle – L. 96 ; diam. 6. Inc. Partie supérieure incomplète rainurée, précédée d'une moulure puis corps de section ovalaire renflé, diminuant vers la pointe fine (en deux morceaux concordants). US 21098 (IVe-Ve s. ?) (fig. 32, n° 9). Manche – L. 89,9 ; l. 21,2. Inc. manque un quart de sa longueur, fendu à moitié. Cylindre légèrement tronconique orné de moulures soulignées chacune d'une rainure sur sa la moitié environ ; près de sa base la plus large, il est lisse et décoré de rainures irrégulièrement réparties. À l'intérieur, de petites traces d'oxydation métalliques subsistent. US 21093 (2e moitié du IIe s.) (fig. 23, n° 3). Épingle – L. 101,7 ; diam. 5,9. Inc. sommet brisé ; rainures transversales ; corps renflé de section ovalaire à circulaire vers la pointe. US 23027 (IVe-Ve s. ?). Épingle – L. 55,3 ; diam. 3,5. Inc. Tête discoïdale au sommet conique (7,2 x 6,9), corps renflé de section circulaire ; partie inférieure brisée. Béal A XX,5. US 31009 (fig. 32, n° 8). Tube – L. 47,5 ; l. 10,6. Surface polie aux deux extrémités, les bords sont arrondis. Emmanchement ? US 21050. Emplacement du musée Sainte-Croix (site n° 7) Épingle – L. 69. Inc. Tête ogivale rainurée torsadée, précédée d'une moulure ; pointe brisée. Riha 12.10. US 23036 (IVe-Ve s. ?) (fig. 32, n° 10). Canif – L. 72,5 ; l. 21,2 ; ép. 9,8. Manche en forme de dauphin. Lame en fer en partie conservée près de la base du manche (fig. 22, n° 1). Épingle – L. 83,2. Inc. Tête ogivale sur moulure. Pointe brisée. Riha 12.11 (fig. 32, n° 11). Élément de charnière – L. 31,3 ; diam. 28. Cylindre poli en surface non perforé : inachevé ? Béal A XI,2 (fig. 37, n° 1). Épingle – L. 58 ; diam. 3,6. Inc. Tête quadrangulaire à facettes losangiques et triangulaires, corps renflé de section circulaire facetté ; partie inférieure brisée. Riha 12.21. US 23000 (fig. 32, n° 7). Chambre de Commerce (site n° 10) Fusaïole (bois de cerf) – diam. 27,8 ; ép. 7,8. Pièce tronconique, avec perforation circulaire centrale ; fines rainures sur la tranche et rainures en biais sur la face la plus large. US 23000 (fig. 16, n° 7). Couteau (os et fer) – L. 49,9 ; diam. manche 16,7. Manche en os tronconique orné de protubérances losangiques dont le sommet est souligné d'une perforation circulaire (décor en “pointe de diamant”) ; deux moulures encadrent une gorge au premier tiers du corps. L'extrémité proximale est quadrangulaire, lui est fixée une plaque en alliage Manche – L. 72,2 ; diam. 13,5. Perforation centrale jusqu'au premier tiers depuis l'extrémité la plus étroite. 142 I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) Décor de deux séries de fines rainures transversales près de l'extrémité la plus large, qui présente un léger creusement circulaire central. US 21064 (IVe-Ve s. ?) (fig. 23, n° 1). sur son pourtour puis un creusement en U avec bordure saillante. L'extrémité la plus étroite est creusée de façon excentrée. Inhumation 85 (2e moitié IIIe - début IVe s.) (fig. 23, n° 2). Rue de l'Ancienne Comédie, Ancien collège SaintStanislas (site n° 12) Pyxide – ht. 41 ; diam. 24 ; ép. 3. Fond rapporté et couvercle d'un diamètre inférieur à la boîte (21 mm), surmonté d'un bouton (ht. 14). Profil bombé, décor de trois rainures au sommet et à la base. Béal-Feugère 2. Incinération 298 (fig. 26). Peigne – Inc. et fragmentaire. La plaque dentelée est maintenue entre deux plaquettes rectangulaires et ornée d'incisions en bordure et sur la face bombée. Traces de rivets en fer ; à une extrémité un trou circulaire. US 2051 (fig. 28, n° 1). Provenance incertaine (collections du Musée SainteCroix) Les Dunes (site n° 13) Aiguille – L. 94 ; diam. 4,4. Sommet en cône allongé avec chas circulaire ; pointe fine (fig. 16, n° 4). Bracelet – diam. 75. Inc. Fragmentaire, de section ovale, surface apparemment lisse sans décor ; très altéré. Type Béal A XXX,2, Riha 3.29.2 et type Bertrand 1b1 pour le haut Poitou. Inhumation 192. Aiguille – L. 130,8 ; diam. 4,2. Sommet en cône allongé de section ovalaire avec un chas rectangulaire encadré de perforations circulaires (fig. 16, n° 5). Canif – L. 73,5. Objet très altéré, manche décoré de gorges et de moulures, brisé en plusieurs morceaux ; lame courte et large en fer avec virole en alliage cuivreux, maintenue par un rivet. Inhumation 20 (IVe s.) (fig. 22, n° 3). Aiguille – L. 125,5 ; diam. 5,7. Sommet plat et arrondi avec chas rectangulaire encadré de deux perforations ; pointe brisée réutilisée (fig. 16, n° 6). Couvercle de pyxide (?) – diam. 25,2 x 24,9 ; ép. 3. Face supérieure ornée de deux gorges concentriques peu profondes et d’une moulure à mi-corps et en périphérie ; face opposée plane marquée de fins cercles concentriques (fig. 27). Canif (os) – L. 46,4. Manche brisé à une extrémité et fissuré, teinté par l'oxydation métallique. Décor évoquant deux ailes repliées de part et d'autre d'un corps (?) ; vers le raccord avec la lame, deux moulures transversales sont séparées par une gorge en V. L'extrémité de section ovale était entourée d'une virole en bronze, maintenue par un rivet. Reste sur 25 mm de long, la lame en fer repliée le long du manche dans une fente ménagée dans la face plane du manche. Incinération 218 (IIe s.) (fig. 22, n° 2). Cuillère – L. 113,6 ; diam. 3,6. Cuilleron avec décor de traits croisés sur sa face interne et externe ; arêtes visibles sur le cuilleron et stries sur le corps (fig. 24, n° 2). Cuillère – L. 92,6 ; diam. 5. Ligula dont le cuilleron conserve des stries sur sa face externe ; corps à facettes brisé (fig. 24, n° 4). Cure-oreille ou stylet – L. 85,5 ; diam. 3,1. Sommet en forme de pied de biche précédé de rainures transversales et obliques. Musée de Poitiers : A884.10.145. Riha Ohrlöffelchen a. Incinération 98 (fig. 19, n° 4). Épingle ou stylet ? (os) – L. 101. Sommet en forme de main droite tenant des tablettes quadrangulaires accolées, précédé d'un ensemble de moulures torsadées. Corps de section ovalaire puis circulaire vers la pointe (fig. 19, n° 2). Épingles (4 exemplaires) – L. 161 ; diam. 4,9. Tête conique moulurée recouverte d’or d'un diamètre inférieur à celui du corps. Béal A XX,14 ; L. 148 ; diam. 6,6. Tête arrondie moulurée recouverte d’or, d'un diamètre inférieur à celui du corps. Béal A XX,14 ; L. 144 ; diam. 6. Inc. Pointe brisée. Tête conique moulurée au diamètre inférieur à celui du corps, recouverte d’or. Béal A XX,14 (fig. 32, n° 13) ; L. 71,5 ; diam. 6. Inc. Partie inférieure brisée. Tête conique moulurée d'un diamètre inférieur à celui du corps, recouverte d'une feuille d'or. Béal A XX,14 ; Inhumation 266. Plaque à appendice (os) – L. 162,4 ; l. 24,1 ; ép. 4,6. Plaque rectangulaire de section plan-convexe ; un appendice en amande à une extrémité (L. 27,5 ; l. 24,5), dégagé du reste par deux gorges en V. Faces avec stries obliques. Béal B XI (fig. 20, n° 2). Stylet – L. 114,9 ; diam. 10,2. Tige de section circulaire lisse avec un ressaut à mi-hauteur. Une extrémité cassée légèrement. Pointe retaillée par facettes grossières. Type 1 (fig. 17, n° 2). Stylet – L. 77 ; diam. 4,1. Une extrémité oblique au profil en biseau. L'autre à base assez large se termine par une petite pointe arrondie. Corps de section ovale devenant circulaire près de l'extrémité finale. Type 2 (fig. 17, n° 5). Épingle – L. 98,3 ; diam. 2,2. Trouvée avec 19 autres de forme et de calibre identiques ; 13 sont complètes, 6 sont incomplètes. Béal A XX,8. Inhumation 180 (IIIe s.) (fig. 32, n° 12). Stylet – L. 128,2 ; diam. 6,2. Le sommet oblique prismatique est précédé d'un léger rétrécissement du diamètre du corps de section circulaire. La pointe large arrondie est précédée à 6,5 mm d'une rainure transversale marquée sur la moitié du diamètre. À 28 mm du sommet Manche – L. 78,6 ; diam. 20,3. Corps tronconique orné de moulures arrondies sur toute sa longueur, les deux extrémités sont précédées d'une moulure plus large légèrement concave. L'extrémité la plus large présente un creusement 143 Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ? figure une rainure transversale. Objet brisé en deux morceaux, restitué. Type 2 (fig. 17, n° 4). diamètre décroît régulièrement vers la pointe conique. Quelques zones d'os brut sur le corps de l'objet. Diam. min. corps 1,7 x 1,9 (fig. 19, n° 3). Stylet – L. 107,8 ; l. 7,2 ; diam. 4,4. Spatule prismatique (ht. 11,5) au sommet légèrement oblique. Le corps de section ovale est renflé au maximum à partir de la moitié et pendant 50 mm environ. Des stries transversales figurent sur une face du stylet ; elles se prolongent sur le départ du corps. Diam. du col 3,6 x 4,4. Type 3 (fig. 18, n° 1). Roche-La-Chauvinerie (La) Cuillère – L. 34,8. Inc. Partie du manche et cuilleron ; Béal A XXV,1. Musée Sainte-Croix A.887.13.7 (fig. 24, n° 3). Stylet – L. 81,1 ; l. 4,5 ; diam. 3,1. Sommet oblique dégagé du corps, en forme de prisme (ht. 5,5). Corps de section ovale, renflé au maximum à 32 mm du col, portant des facettes de façonnage. Pointe brisée. Diam. du col 2,1 x 2. Type 3 (fig. 18, n° 2). Hôpital-des-Champs, quartier Montierneuf Épingle – L. 145,3 ; diam. 5,2. Sommet figurant une main tenant deux tablettes accolées, poignet précédé d'une moulure ornée de rainures obliques. Teintée de vert. En deux morceaux collés. Béal A XXI,7. Musée Sainte-Croix S.A. 198 (fig. 19, n° 1). Stylet – L. 62,3 ; l. 9,6 ; diam. 5,6. Inc. Sommet en forme de spatule prismatique (ht. 10), dont le raccord avec le manche est marqué par des encoches irrégulières. Corps de section polygonale, l'extrémité finale est brisée 18 mm environ au-dessous d'une rainure transversale en V. Type 3 (fig. 18, n° 3). Plaque à appendice (os) – L. 123,5 ; l. 26,2 ; ép. 5. Plaque rectangulaire de section lenticulaire, aux angles et tranches plus ou moins arrondis, son appendice est presque ovale perforé en son centre. Les deux faces portent des stries obliques parallèles croisées, la face la plus bombée conserve des irrégularités. Musée Sainte-Croix A.836.27.1.76 (fig. 20, n° 1). Stylet – L. 119 ; l. 15 ; diam. 7. Sommet prismatique ; base bombée précédée d'une gorge en V dissymétrique et d'une moulure au pourtour irrégulier, portant des rainures obliques. Le corps de section circulaire est légèrement renflé à sa moitié. La pointe fine est précédée d'une diminution brusque du diamètre du corps. Ht. spatule 11,5 ; ht. pointe 13 ; ht. du décor 15. Type 3 (fig. 18, n° 4). Hôtel-Aubaret Épingle – L. 60,6. Inc. Tête approximativement circulaire, sommet conique, corps renflé, partie inférieure brisée puis utilisée (usure). Béal A XX,5. US 2049, période 3, phase 5. Stylet – L. 93,4 ; diam. 8,7. Traces tout le long du corps, stries fines, longues, droites et obliques. Corps cylindrique irrégulier dont le diamètre diminue près de la pointe et au raccord avec la tête. La tête est en forme de prisme. Diam. du col 6,1 x 5,9 ; ht. de la tête 5. Type 3 (fig. 18, n° 5). Voie André-Malraux (Pénétrante Est) Épingle – L. 75,5 ; diam. 2,5. Tête discoïdale et corps renflé courbe. Béal A XX,5. Stylet – L. 126 ; l. 9,9 ; diam. 6,5. Sommet en palette arrondie. Corps de section ovale puis circulaire, dont le 144